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    Pauline Guinard, Géographies culturelles

    Johnathan R. Razorback
    Johnathan R. Razorback
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    Pauline Guinard, Géographies culturelles Empty Pauline Guinard, Géographies culturelles

    Message par Johnathan R. Razorback Ven 2 Avr - 13:07

    https://www.fmsh.fr/fr/chercheur/pauline-guinard


    "Elle s'intéresse à tout ce qui relève de la culture dans ses dimensions à la fois matérielle et immatérielle, qu'il s'agisse des discours, des représentations ou bien encore des perceptions spatiales [...] Comment comprendre les relations des individus et des groupes à l'espace sans saisir la manière dont celui-ci est vécu, perçu et représenté par ces derniers ?" (p.11)

    "La formalisation de la géographie culturelle comme sous-champ de la discipline géographique est relativement récente, puisqu'elle date -en France du moins- de la fin du XXe siècle." (p.16)

    "Si l'on suit la définition de la culture proposée par Raymond Williams [1983], l'un des initateurs des cultural studies dans le monde anglophone, il est possible de distinguer trois acceptions principales du terme:

    -la culture au sens anthropologique, comprise comme l'ensemble des éléments matériels et immatériels caractérisant un groupe d'individus ;

    -la culture au sens civilisationnel, entendue comme l'ensemble des éléments permettant le développement intellectuel, spirituel ou esthétique d'une société ;

    -la culture au sens sociologique, qui se rapporte plus particulièrement aux pratiques et aux activités de groupes d'acteurs particuliers (les artistes, les créateurs, etc.) et qui peut être envisagée comme un élément de distinction [Bourdieu, 1979].
    " (p.16)

    "L'expression même de "géographie culturelle" a été utilisée pour la première fois par Friedrich Ratzel (1844-1904) en 1876 dans le sous-titre de sa thèse, Die Chinesische Auswanderung. Ein Betrag zur Kultur und Handelsgeographie ("L'émigration chinoise: contribution à la géographie culturelle et commerciale"). C'est également lui qui a proposé les termes d' "anthropogéographie" et de "géographie politique" dans deux de ses ouvrages majeurs publiés respectivement en 1891 [...] et 1897. Même si ces termes n'ont pas ou peu été appropriés à l'époque, F. Ratzel a néanmoins contribué à théoriser la géographie en général et la géographie culturelle en particulier, et ce alors qu'il était lui-même issu des sciences naturelles. [...]
    Que ce soit dans ses ouvrages de géographie culturelle, humaine ou politique, l'ambition de F. Ratzel a été de rendre compte de l'inégalité répartition des hommes à la surface de la Terre et de l'expliquer. Pour ce faire, et dans la continuité de ses travaux en sciences naturelles, il s'est attaché plus particulièrement à l'étude de l'influence de la nature sur les sociétés. Il a ainsi défendu l'idée que les groupes humains étaient largement dépendants du milieu dans lequel ils se trouvaient et que seule leur capacité à maîtriser un certain nombre de techniques pouvait leur permettre de s'en affranchir. Dans cette perspective, il a distingué, d'un côté, les
    Kulturvölker ("peuples de culture"), échappant aux déterminations du milieu du fait de leur culture, notamment technique et, de l'autre, les Naturvölker ("peuples de nature"), soumis à leur milieu à cause de leur manque ou de leur absence de culture. [...]
    La culture est ici envisagée dans ses traductions concrètes, notamment sous forme d'artefacts. L'approche de la culture proposée par F. Ratzel repose en effet sur un examen des objets et des faits matériels (outils, techniques, etc.) qui caractérisent tel ou tel groupe humain et lui permettent d'adapter son milieu à ses besoins, et non pas uniquement de s'adapter à son milieu. La pensée de F. Ratzel intègre en outre des facteurs d'explication d'ordre politique, puisqu'il envisageait l'Etat comme un moyen pour les groupes humains de mieux organiser leurs relations à leur milieu [...]
    Si F. Ratzel a joué un rôle crucial dans la théorisation de la géographie, notamment culturelle, il n'est pourtant pas le seul géographe allemand de cette période à s'être intéressé à la dimension culturelle des phénomènes spatiaux. A sa suite, Otto Schlüter (1872-1959) a ainsi proposé la notion de
    Kulturlandscaft ("paysage culturel") pour désigner une portion d'espace humanisé, c'est-à-dire un milieu transformé par un groupe humain et dont les transformations seraient visibles dans l'espace." (pp.17-19)

    "Par ses travaux sur les paysages, Carl Sauer (1890-1975) a largement contribué à développer la géographie culturelle aux Etats-Unis au début du XXe siècle, et plus particulièrement à l'Université de Berkeley. Né dans une famille d'immigrés allemands, C. Sauer a suivi à l'Université de Chicago une formation en géographie et en écologie, qui lui a permis d'obtenir un poste d'enseignant à l'Université du Michigan, puis à l'Université de Berkeley en 1922. Là, il a mené un ensemble de recherches sur les populations indiennes du sud-ouest des Etats-Unis et du Mexique.
    C'est à partir de ses recherches, ainsi que de ses lectures des textes de l'école allemande de géographie et de Paul Vital de la Blache, que C. Sauer a construit son approche de la géographie et du paysage, qu'il a notamment théorisé dans un célèbre article,
    "The Morphology of Landscape" ("La morphologie du paysage") [1925]. Pour lui, le paysage est un concept central de la géographie en ce qu'il permet de saisir les relations dynamiques qui existent et qui ont existé entre un groupe humain et un milieu, appréhendé à la fois dans sa dimension abiotique et biotique. Le paysage, et plus exactement le paysage culturel, c'est-à-dire l'espace travaillé par l'action humaine (selon une acception proche de celle proposée par O. Schlüter), serait alors un moyen de saisir et de lire l'action des sociétés dans et sur le paysage naturel. C. Sauer ne s'est donc pas intéressé à la culture en elle-même, mais bien en tant qu'elle suscite des traductions spatiales qui sont visibles et lisibles dans l'espace. En ce sens, le paysage est à la fois un outil conceptuel pour penser les relations entre les hommes et la nature et un outil méthodologique pour lire ces relations. Si C. Sauer propose donc une conceptualisation essentiellement matérielle de la culture, il se distingue néanmoins des propositions des écoles allemande et française de géographie en l'appréhendant de manière dynamique et dans le temps long.
    C. Sauer et ses disciples de l'école de Berkeley se sont d'ailleurs moins intéressés aux sociétés de leur époque qu'aux sociétés dites "primitives" [Lévi-Strauss, 1958] et modernes. Empreints de préoccupations d'ordre écologique, les tenants de l'école de Berkeley envisageaient surtout les sociétés industrielles, notamment nord-américaines, à l'aune des destructions qu'elles infligeaient à leur environnement
    ." (pp.22-23)

    "Il était reproché aux Vidaliens, d'une part, leur manque de scientificité du fait d'une démarche principalement descriptive, idiographique et ayant peu recours à des outils quantitatifs, et, d'autre part, leur inadaptation au monde contemporain du fait notamment d'une attention privilégiée aux espaces ruraux en dépit du caractère de plus en plus urbain et industriel des sociétés contemporaines. La "nouvelle géographie", qui s'est constituée aux Etats-Unis, puis en Europe, à partir des années 1950, entendait répondre à ces critiques en faisant de la géographie une science de son temps, une science à part entière [...]
    Après la Seconde Guerre mondiale s'est opérée une redéfinition des rapports de force mondiaux, y compris dans le champ scientifique. Les Etats-Unis, et plus précisément les universités de la côte Est, se sont affirmés comme les principaux foyers d'innovation géographique, tant sur la plan méthodologique que théorique. La
    New Geography qui s'est alors constituée cherchait ainsi à comprendre la localisation des activités humaines en s'affranchissant d'une approche qui envisageait principalement les ressources et les contraintes naturelles comme facteurs explicatifs. Les géographes de ce courant avaient ainsi préférentiellement recours à des méthodes d'analyse quantitatives, visant à la définition de lois ou de modèles d'organisation de l'espace. L'influence de cette "nouvelle géographie" [Brunet, 1972] a favorisé aux Etats-Unis, puis en Europe et notamment en France, l'épanouissement d'une géographie plus économique et urbaine qui se voulait aussi plus objective, théorique et nomothétique, c'est-à-dire visant à la définition de lois générales. [...] Dans la "nouvelle géographie", la culture est plutôt un phénomène à évacuer, en tant qu'elle perturberait la recherche de lois générales et universelles. [...]
    Par exemple, l'application aux villes de la loi de Zipf (1949) du nom de son créateur, aussi appelée loi rang-taille, permettrait de montrer que la population des villes est proportionnelle à leur rang dans la hiérarchie urbaine, et ceci de manière universelle, quels que soient l'espace et l'époque considérés. [...] Or, dans le cas français, cette loi n'est pas vérifiée du fait de la macrocéphalie parisienne qui crée un écart plus grand que celui prévu par la loi entre la taille démographique de la première ville française et celle de la deuxième ville. D'un point de vue statistique, le cas de la France représente donc une anomalie. Pour expliquer cet écart au modèle, plusieurs facteurs peuvent être avancés tels que l'histoire de la constitution du territoire français marquée par un important centralisme ou la culture française fortement imprégnée par le poids de Paris. Dans cette conception de la géographie, les facteurs culturels mais aussi historiques et sociaux ne sont mobilisés qu'en tant qu'ils permettent de justifier les éventuels écarts aux modèles, de la conception desquels ils ont pourtant été exclus au nom de la recherche de scientificité et d'universalité.
    " (pp.24-26)

    "Les travaux d'Éric Dardel [...] et notamment son ouvrage L'Homme et la Terre [1952] ont joué un rôle précurseur, même s'ils n'ont pas eu un écho immédiat dans la discipline." (p.27)

    "L'ouvrage fondateur dans ce domaine est sans doute celui d'Armand Frémont, La région, espace vécu [1976] [...] Frémont montre ainsi que tous les habitants ou usagers d'un même espace n'ont pas une manière unique de vivre cet espace parce qu'ils le ressentent, l'imaginent et le pratiquent différemment. S'intéresser à l'espace vécu des individus et des groupes sociaux suppose alors de prendre en compte les perceptions, les représentations et les imaginaires de ces derniers. Avec cet ouvrage, A. Frémont a contribué à renouveler et à enrichir la compréhension de l'espace géographique en l'envisageant dans sa dimension affective, symbolique et sociale." (p.28)

    "Nouveaux outils qui permettent d'appréhender la dimension vécue de l'espace, à l'instar des cartes mentales envisagées dès 1960 par Kevin Lynch (1918-1984)." (p.28)

    "Certains auteurs ont même tenté d'aller plus loin dans la saisie des relations des individus à leur espace en essayant de proposer une description et une analyse du monde qui soient aussi conformes que possible à l'expérience que ceux-ci peuvent en avoir. Cette ambition s'est traduite dans l'écriture adoptée qui s'est voulue plus libre, plus littéraire et presque poétique, ainsi que dans les références mobilisées. Ces auteurs se sont notamment appuyés sur la phénoménologie et plus particulièrement sur les travaux de Martin Heidegger [...] Un des des représentants les plus connus de cette approche est le géographe sino-américain Yi-Fu Tuan. Selon lui, le caractère distinctif d'un espace ou d'un lieu émanerait non seulement de sa localisation, de son étendue, de son organisation ou des activités qui s'y déploient, mais aussi des valeurs, significations et aspirations ressenties par chaque individu à son égard. Cela permettrait d'expliquer que les individus aient des attachements ("topophilie") ou des répulsions ("topophobie") à l'encontre de certains lieux."(p.28-29)

    "Augustin Berque [1990] ambitionne de rendre compte de l'expérience ontologique de l'être au monde, en croisant géographie et philosophie." (p.29)

    "Dans le monde anglophone, le terme de New Cultural Geography apparaît à la fin des années 1980 pour désigner un ensemble d'auteurs qui se revendiquent comme des géographes culturels mais qui se positionnent en rupture avec l'approche proposée au début du XXe siècle par l'école de Berkeley. Ces auteurs, à l'instar de Denis Cosgrove [1984] ou de Don Mitchell [1995], refusent de considérer la culture comme une simple somme d'artefacts ou d'objets. Ils s'intéressent, au contraire, à la dimension symbolique voire idéologique de la culture. Ils considèrent en effet que la culture n'est pas quelque chose de donné une fois pour toutes, mais qu'elle résulte d'un processus de construction, qui est notamment constitué par un ensemble de discours et de représentations." (p.31)

    "En France, la géographie culturelle qui se structure dans les années 1980 et 1990, notamment autour des figures de Joël Bonnemaison (1940-1997) et de Paul Claval, s'inscrit plutôt en filiation qu'en rupture avec la géographie de la fin du XIXe siècle et du début du XXe siècle. Les géographes culturels français de cette période s'efforcent en effet d'enrichir l'approche proposée par leurs prédécesseurs en complétant la conception matérielle de la culture de ces derniers, par une démarche qui soit plus attentive à la dimension immatérielle de la culture. Ils s'intéressent ainsi aux symboles, aux perceptions ou aux représentations qui structurent les relations -individuelles ou collectives- des sociétés à leur espace [Bonnemaison, 1981]. Sur le plan plus institutionnel, ces géographes ont également fait preuve -notamment à l'initiative de P. Claval- d'une volonté de structuration relativement forte qui s'est marquée, par exemple, par la création de la revue Géographie et Cultures en 1992." (pp.31-32)

    "Les années 1980 et 1990 ont été marquées aux Etats-Unis, puis en Europe, par une ouverture des sciences humaines et sociales à de nouveaux objets d'étude, particulièrement dans le domaine culturel (musique, littérature, etc.), ainsi que par un renouvellement des approches, qui se sont progressivement attachées à saisir les sociétés non seulement telles qu'elles sont mais aussi telles qu'elles sont vécues, perçues et imaginées par leurs membres [...] L'approche culturelle concernerait ainsi tous les courants de la géographie et permettrait même de créer des liens entre ces derniers, voire entre la géographie et les autres sciences humaines et sociales. [...]

    Fortement influencé en cela par le post-modernisme, le "tournant culturel" repose sur l'idée que les discours, dont les discours scientifiques, sont produits par des subjectivités, par des individus qui ont une histoire, des croyances, des émotions, et donc une culture.
    " (pp.36-37)

    "Le post-modernisme est un courant de pensée apparu à la fin du XXe siècle, qui remet en cause l'existence et la validité de vérités universelles, qui seraient valables en tout temps et en tout points de l'espace [Harvey, 1989]. Ce courant défend, au contraire, l'idée que tout discours est subjectif et contextuel, en tant qu'il est lié à des individus, des représentations, des époques et des lieux. Pour les post-modernes, aucun discours -même scientifique- ne peut donc prétendre détenir la vérité. Le faire relèverait non seulement d'une illusion, mais également d'une volonté d'imposition d'un savoir sur d'autres. Les post-modernes affirment ainsi l'importance du sujet, tout en faisant le constat d'une nécessité de réévaluer les récits de celles et ceux qui ont été en partie passées sous silence au cours de l'histoire, qu'ils s'agissent des minorités économiques, politiques, genrées ou ethniques. Par là même, le post-modernisme a favorisé le développement des approches féministes et post-coloniales [Said, 1978], qui, l'une et l'autre, ont à leur manière contesté la domination du savoir scientifique et occidental." (p.37)

    "Défendre une approche culturelle en géographie suppose de penser la géographie culturelle non comme un sous-champ autonome de la discipline, à l'instar de la géographie des transports ou du tourisme par exemple, mais de l'envisager comme un champ transversal qui traverserait et engloberait potentiellement tous les autres courants de la géographie. Or d'autres champs de la discipline, dont la géographie sociale et la géographie politique, ont prétendu à la même chose. Le débat entre la géographie culturelle et la géographie sociale a été particulièrement vif sur ce point en France à la fin du XXe siècle, soit au moment de leur formalisation. [...] Ce débat a tendu à accentuer les points de clivage entre ces deux approches alors que celles-ci pouvaient apparaître comme complémentaires aux dires mêmes de certains de leurs représentants. Tout en affirmant le primat de la dimension sociale sur la composante culturelle en géographie, Guy Di Méo [2008] -un des principaux tenants de la géographie sociale- réfute ainsi la possibilité de séparer géographie sociale et géographie culturelle." (pp.39-40)

    "Les travaux qui sont communément regroupés sous le terme "géographie culturelle" recouvrent de fait des approches très diverses, qui varient en fonction de leur contexte -notamment national- d'élaboration, de leur objet d'étude, de la méthodologie employée ou encore des références et des concepts mobilisés. Pour essayer de mieux saisir cette diversité dans le cas français, Boris Grésillon [2008] propose de distinguer:

    -la "géographie du fait culturel", qui se définirait par l'étude d'
    objets culturels tels que les musées, la peinture, la musique, etc. ;

    -la géographie "intrinsèquement culturelle", qui correspondraient à une
    approche culturelle des faits géographiques.

    Pour le dire autrement, on pourrait donc dégager deux grands types de géographie culturelle: une géographie
    de la culture et une géographie par la culture, sachant que des recoupements entre ces deux démarches peuvent exister." (p.41)

    "La géographie culturelle envisagée comme une géographie par la culture ambitionne [...] de comprendre des objets géographiques, y compris ceux qui ne sont pas culturels, selon une approche qui serait culturelle en ce qu'elle prendrait en compte la manière dont ces objets sont perçus, représentés, imaginés. La géographie culturelle ainsi définie peut donc aussi bien s'intéresser aux paysages [Berque, 1990], qu'aux villes [Hancock, 2003 ; Monnet, 1993], aux territoires [Bonnemaison, 1981 ; Collignon, 1996], aux patrimoines [Lazzarotti et Violier, 2004], aux odeurs [Dulau et Pitte, 1998], aux émotions [Guinard et Tranjek, 2016] ou au genre [Borghi, 2016]. Une telle approche repose sur l'idée qu'il ne serait pas possible de comprendre la géographie d'un lieu sans en connaître la culture, c'est-à-dire l'ensemble des valeurs, croyances, etc., qui donnent au lieu son sens et sa signification pour celles et ceux qui l'habitent (qu'il s'agisse des personnes qui y résident, y travaillent ou y voyagent, ne serait-ce qu'en pensées)." (p.44)

    "[Kevin] Lynch a identifié cinq éléments spatiaux élémentaires, déterminant selon lui la lisibilité d'une ville, à savoir: les voies (paths), les points de repère (landmarks), les limites (edges), les nœuds (nodes) et les quartiers (boroughs)." (p.56)

    "Tout comme il est possible d'étudier des discours écrits ou oraux pour saisir les représentations et les imaginaires qui les sous-tendent, il est également envisageable de se livrer à cette fin à une analyse de supports iconographiques, qu'il s'agisse de photographies ou plus généralement d'images, que celles-ci soient fixes (peintures, cartes postales, affiches, etc.) ou en mouvement (films, séries télévisées, publicités, etc.). Dans cette perspective, il ne s'agit pas de concevoir les images comme de simples illustrations, mais bien de les appréhender comme relevant d'une méthodologie à part entière de la recherche en sciences humaines et sociales, que Gillian Rose -qui a contribué à théoriser cette approche- qualifie de "méthodologies visuelles" [2007]." (p.58)

    "Culture visuelle." (p.60)

    "A partir des années 1990 et à la suite des travaux de Nigel Thrift [2007], s'est développée une approche dite non-représentationnelle de la géographie, en particulier culturelle, qui vise à mettre en son centre non plus les discours et les représentations des individus ou des groupes, mais leurs pratiques (spatiales). [...]
    Les géographes qui s'inscrivent dans ce courant portent donc une attention particulière aux mouvements des corps, à l'extra-verbal voire au non-verbal, mais aussi aux perceptions sensorielles et aux affects des personnes enquêtées
    ." (pp.61-62)

    "[La notion de genre] traduit et dénonce aussi un rapport de domination entre les genres [...] une inégalité entre ces derniers." (p.113)
    -Pauline Guinard, Géographies culturelles. Objets, concepts, méthodes, Armand Colin, 2019, 207 pages.




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    « Rien de grand ne s’est jamais accompli dans le monde sans passion. » -Hegel, La Raison dans l'Histoire.

    « Mais parfois le plus clair regard aime aussi l’ombre. » -Friedrich Hölderlin, "Pain et Vin".


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