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    Stéfanie Prezioso, Italie 1915-1918 : communion nationale ou guerre de classes ?

    Johnathan R. Razorback
    Johnathan R. Razorback
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    Stéfanie Prezioso, Italie 1915-1918 : communion nationale ou guerre de classes ? Empty Stéfanie Prezioso, Italie 1915-1918 : communion nationale ou guerre de classes ?

    Message par Johnathan R. Razorback Mar 13 Avr - 13:45

    https://journals.openedition.org/chrhc/3882

    "Les dix mois qui séparent le début des hostilités de l’entrée en guerre du pays sont le théâtre de conflits ouverts et souvent violents entre les neutralistes, écrasante majorité de la population italienne ouvrière et paysanne, représentés politiquement par les socialistes, les catholiques et les libéraux partisans de Giolitti, et une constellation interventionniste dont, dès novembre 1914, Benito Mussolini et son journal Il Popolo d’Italia deviennent les porte-paroles, fortement minoritaire, rassemblant de jeunes universitaires bourgeois provenant d’horizons politiques les plus divers (nationalistes, républicains, socialistes réformistes, syndicalistes révolutionnaires ou anarchistes 13). Cette bataille politique qui ensanglante les rues de la péninsule constitue le moment phare de la participation « choisie » ou « subie » du peuple italien dans son ensemble à la sphère publique 14. L’Italie entre en guerre profondément lacérée, une division qui ne sera comblée ni par ni durant le conflit, à tel point qu’à la sortie de la guerre, la scène politique italienne rejouera « le conflit entre les partisans et les adversaires d’une guerre qui a déjà eu lieu ».

    En mai 1915, la guerre apparaît comme « voulue et imposée », par la classe dirigeante italienne et par ceux qui tout au long de la période de neutralité ont revendiqué leur droit à mener l’Italie vers la modernité politique et à « faire entrer les Italiens dans la nation » à coup de baïonnettes 16. Ce qui aux yeux des contemporains pouvait s’apparenter à un « coup d’État » orchestré par une jeunesse bourgeoise « anti-bourgeoise » inquiète, était présenté dans les rangs interventionnistes comme un « nécessaire abus de pouvoir exercé au nom du “peuple” sur une classe dirigeante dépassée et passive » 17. Une ligne de démarcation que l’on peut définir comme « de classe », et qui aura un certain impact sur la manière de gérer la troupe, mais aussi sur les représentations de celle-ci, et par là même sur les expériences de guerre des soldats italiens tout au long du conflit."
    -Stéfanie Prezioso, « Italie 1915-1918 : communion nationale ou guerre de classes ? », Cahiers d’histoire. Revue d’histoire critique [En ligne], 125 | 2014, mis en ligne le 01 octobre 2014, consulté le 13 avril 2021. URL : http://journals.openedition.org/chrhc/3882 ; DOI : https://doi.org/10.4000/chrhc.3882



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    « La question n’est pas de constater que les gens vivent plus ou moins pauvrement, mais toujours d’une manière qui leur échappe. » -Guy Debord, Critique de la séparation (1961).

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