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    Pascal Clerc (dir.), Géographies. Épistémologies et histoire des savoirs sur l'espace

    Johnathan R. Razorback
    Johnathan R. Razorback
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    Date d'inscription : 12/08/2013
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    Pascal Clerc (dir.), Géographies. Épistémologies et histoire des savoirs sur l'espace Empty Pascal Clerc (dir.), Géographies. Épistémologies et histoire des savoirs sur l'espace

    Message par Johnathan R. Razorback Dim 4 Avr - 9:57

    "Certains grands mouvements de la pensée -par exemple la postmodernité- concernent l'ensemble des sciences sociales." (p.8 )

    "L'Homme et la Terre ne donna lieu alors à aucun recensement dans une revue de géographie et ce rejet éclaire surtout le réalisme de la géographie classique en France.

    Vidal de la Blache et ses élèves ont confiance dans leurs voies d'accès au monde, qu'il s'agisse simplement de la mobilisation de leur sens, la vue en premier lieu, de leurs raisonnements ou encore des moyens techniques comme la photographie.

    Olivier Orain [2009] montre que dans les écrits de la plupart des géographes vidaliens, l'énonciateur disparaît au profit d'une forme d'inscription directe du terrain, sans médiation, sur les pages d'un articles ou des livres. L'absence de paratexte (notamment les notes de bas de page) et d'intertexte (notamment les citations) caractérise nombre d'écrits de ces auteurs. Par conséquent, les travaux de ces géographes ne sont pas mis en dialogue avec d'autres ; ils occultent la genèse, les références, les interprétations, les débats, bref la construction d'un propos. Ces écrits passent alors pour transparents et pour conformes au réel, "vrais".
    " (p.19)

    "[Passer] d'une phrase comme "Le monde est divisé en cinq continents" (fréquente dans les manuels scolaires de l'enseignement primaire en particulier) à une interrogation sur le découpage continental, ses acteurs, son histoire, ses références et ses effets. Souvent ce qui n'est qu'un découpage et un choix de nomination, autrement dit une construction, est naturalisé, c'est-à-dire rendu naturel, évident, incontestable. [...] On pourrait tenir le même discours sur les limites de l'Europe ou la division Nord-Sud." (p.23)

    "Au VIe siècle av. J.C., l'idée de la sphéricité de la Terre est établie ; trois siècles plus tard, en se fondant sur la géométrie, Ératosthène déduit sa circonférence avec une remarquable précision. C'est avec cet héritage que Ptolémée construit, au IIe siècle, des grilles géométriques sur lesquelles s'appuie une cartographie du Monde qui restera une référence jusqu'à la fin du Moyen Age." (p.25)

    "Réédition du texte et des cartes de la Géographie de Ptolémée en Italie (1478)." (p.27)

    "En France, la géographie est déjà enseignée sous l'Ancien Régime. Puis, lorsque les premiers programmes sont publiés, après la Révolution, elle apparaît aux côtés de l'histoire." (p.32)

    "L'enquête Guizot de 1833 révèle que 11% seulement des écoles enseignent la géographie et que les cartes y sont très rares. Cet enseignement ne se généralise que vers le milieu du siècle et devient obligatoire à partir de 1867." (p.32)

    "Création en 1910 d'une association professionnelle influente, appelée aujourd'hui Association des professeurs d'histoire-géographie (APHG)." (p.33)

    "[L'Histoire] est souvent enseignée de manière privilégiée en dépit des instructions officielles qui imposent un équilibre." (p.33)

    "Dans le secondaire, des thématiques, comme la gestion des ressources ou les mobilités transnationales, sont peu à peu substituées aux objets spatiaux et les espaces étudiés sont envisagés comme des études de cas au service de ces thématiques. La finalité n'est plus prioritairement de connaître un espace, mais d'être capable de mobiliser des connaissances, de construire des concepts, de maîtriser des méthodes pour analyser n'importe quel espace." (p.35)

    "Élève de Durkheim, François Simiand (1872-1935) signe [...] en 1909, dans la principale revue durkheimienne L'Année sociologique, une recension critique des thèses publiées entre 1905 et 1909 par cinq élèves de Vidal de la Blache (Albert Demangeon, Raoul Blanchard, Camille Vallaux, Antoine Vacher, Jules Sion). Maniant l'ironie avec brio, Simiand met alors au jour les faiblesses et les contradictions du paradigme vidalien, en constatant l'absence ou l'inanité de la définition de l'objet géographique, la "défaite" d'un système explicatif qui ne parvient jamais vraiment à expliquer le social par la nature, et enfin, l'inefficience de la méthode idiographique. Simiand conclut alors que les géographes, s'ils adoptaient raisonnablement les principes élémentaires d'une science sociale, pourraient produire utilement "une science de la morphologie sociale", champ parfaitement légitime puisque n'étant couvert par aucune discipline. L'habileté de Simiand réside dans le non-dit logique de sa conclusion: une géographie véritablement scientifique ne peut donc être qu'une sous-spécialité de la sociologie.
    La critique des sociologues ne parvient pourtant pas à miner l'édifice vidalien dont la légitimité repose alors sur un réseau d'intérêts puissants qui lient notamment les champs scolaires et politique (parisien, provinciaux et coloniaux).
    " (p.45)

    "Certains auteurs, tel Paul Virilio, proposent de remplacer les métriques classiques de l'espace et du temps par une mesure du volume d'informations échangées entre deux lieux pendant une unité de temps. La proximité pourrait être ainsi mesurée en nombre de bits échangés par nanoseconde." (pp.106-107)

    "A la fin des années 1980, le terme de "territoire", associé d'une part à une réflexion sur les identités et d'autre part aux pratiques aménagistes, devient une notion centrale de la géographie française." (p.110)

    "Dans les années 1970, la "nouvelle géographie" critique l'approche traditionnelle des paysages qu'elle suspecte d'enraciner dans la discipline un primat excessif du visible, une préférence idiographique pour le local et le défaut de quantification des observations sur le terrain. Dans Le Monde du 14 et 15 mars 1976, deux jeunes géographes, Christian Grataloup et Jacques Lévy, dénoncent le paysage comme une "construction visuelle purement subjective". Pendant une décennie plane un doute épistémologique sur la pertinence scientifique des paysages qui va, paradoxalement, favoriser un renouveau foisonnant de ce concept au contact des autres sciences à partir des années 1980. La pensée du paysage s'est alors principalement orientée vers l'écologie, la sociologie, la psychologie et l'anthropologie." (p.117)

    "Le discours logico-mathématique et le propos théorique quantitatif soutiennent alors cet axe de recherche et définissent une nouvelle rationalité. [...]
    Pierre George considère la perspective quantitative comme une véritable "illusion", la critiquant dans différents articles publiés au début des années 1970 [...]
    Une nouvelle génération, largement provinciale, féminine et située au bas de la hiérarchie universitaire [Pumain et Robic, 2002] mobilise une terminologie spécifique (modèle, système...) et recourt aux méthodes quantitatives pour étudier l'organisation des espaces
    ." (p.127)

    "En 1979, la thèse de Franck Auriac fait date en formalisant le système du vignoble languedocien (Système économique et espace. Un exemple en Languedoc): son auteur semble alors "représentatif de la géographique "théorique et quantitative" et par ailleurs emblématique d'un effort pour concilier marxisme, systémisme et géographie" [Orain, 2009, p.359]." (p.128)

    "S'inscrivant dans la tradition des Media studies, de plus en plus de géographes s'intéressent à ces objets parce qu'ils témoignent, autant qu'ils les modèlent, des représentations spatiales élaborées par les sociétés." (p.133)

    "Une image prend sens dans un environnement, du texte et d'autres représentations, qui conditionnent son décryptage." (p.135)

    "
    (p.146)

    "Quand il a développé sa projection, Arno Peters souhaitait représenter le Monde avec plus d'équité en restituant la dimension du Tiers-monde." (p.149)

    "Les cartes chinoises n'oublient pas de placer l'Empire du Milieu (le Zhongguo) à l'endroit adéquat, qui fait du territoire français un confetti des antipodes." (p.149)

    "Parmi les sources de la systémique, on peut citer l'écologie qui, dès la fin du XIXe siècle, aborde la question des relations entre les êtres vivants et les conditions du milieu, et la cybernétique, qui se développe dans les années 1950 à partir d'une réflexion sur le fonctionnement des machines complexes. La systémique permet donc d'étudier des phénomènes complexes sans renoncer à la multiplicité des interactions ; elle postule que les phénomènes isolés n'existent pas et qu'ils doivent se situer dans un ensemble pour être étudiés. Elle s'oppose à une pensée linéaire qui se borne à aligner des causes et des effets." (p.155)

    "La résilience est la capacité d'un système à intégrer une perturbation sans changer de structure. La bifurcation est le changement de la structure d'un système sous l'effet d'une fluctuation interne ou d'une perturbation externe." (p.157)

    "Dans l'enseignement, les analyses systémiques sont mobilisées à partir de la fin des années 1980. Les didacticiens proposent des activités fondées sur la construction de schémas systémiques à partir de documents divers, souvent des textes dont il s'agit d'extraire les éléments fondamentaux à mettre en relation." (p.159)

    "Edugéo [...] propose aux lycéens français d'utiliser un SIG comportant 119 couches d'informations portant sur 31 régions de France et leurs images photographiques (Géoportail) et satellites (Spot) en relation directe avec les contenus des programmes de géographie." (p.166)

    "[La géographie] s'accompagne sinon d'un objet d'étude particulier [sic], du moins d'entrées ou de pratiques qui lui sont propres." (p.167)

    "On peut appliquer le raisonnement géographique à différents types d'objets: la dimension géographique serait dans la manière de penser plutôt que dans l'objet lui-même." (p.168)

    "Il est possible d'inscrire le raisonnement dans une perspective idiographique (centrée sur la singularité) ou, à l'inverse, nomothétique (centrée sur la référence à des lois). Selon le mode retenu, le but est de trouver ce qui fait l'originalité du paysage par rapport à un autre du même type ou de repérer les invariants." (p.169)

    "Un paysage de type "balnéaire" [...] réunit [...] un certain nombre d'attributs caractéristiques des formes du tourisme littoral (plage, hôtels, marina...)." (p.170)

    "Quelle différence y-a-t-il entre la manière dont géographie et sociologie étudient les sociétés ? D'un côté une science humaine qui s'intéresse à des agglomérations d'individus et à leurs pratiques, de l'autre une science sociale qui porte son attention vers les groupes sociaux et leurs dynamiques collectives. La concurrence entre géographes et sociologues est souvent analysée à travers l'opposition entre Vidal de la Blache et Émile Durkheim [...] Mais elle a une dimension plus générale: elle est stratégique, idéologique et méthodologique. Stratégique, car dans un contexte d'émergence et de structuration des champs scientifiques, on peut y voir une lutte de pouvoir entre une géographie déjà installée dans le champ scientifique, présente dans le système éducatif, et une sociologie qui tente de se faire une place comme discipline universitaire. Cette opposition est aussi idéologique. Vidal de la Blache et les géographes vidaliens sont pour la plupart républicains (modérés), patriotes et assez conservateurs. Ils se tiennent en général assez loin des grandes questions sociales de l'époque. A l'inverse, les durkheimiens sont plutôt des hommes de gauche, radicaux ou socialistes, qui se sentent concernés par les problèmes sociaux. L'opposition est enfin méthodologique. La démarche vidalienne est inductive ; elle est fondée sur des monographies, qui débouchent sur des typologies, très rarement sur des lois générales. C'est la pratique idiographique qui l'emporte. Durkheim est très critique à ce propos ; à ses yeux, il n'y a de science que s'il y a des généralisations à partir desquelles on peut en retour étudier des situations particulières. La question des causalités est un autre objet de divergence: face aux géographes qui privilégient des causalités naturelles pour expliquer les activités humaines, les sociologues, Durkheim en particulier, insistent sur les explications du social par le social, comme pour ce qui concerne le suicide.
    Les deux sciences vont prendre des directions différentes en dépit des efforts de quelques chercheurs en quête de convergence. Ainsi, la thèse que Jean Brunhes consacre à l'irrigation en Afrique du Nord et dans la péninsule Ibérique (1902) est aux yeux de Vidal de la Blache "un chapitre de géographie sociale" découpé dans la géographie humaine. Notons aussi les tentatives de Max Sorre qui dirige au début des années 1950 le Centre d'études sociologiques et publie en 1957
    Rencontres de la géographie et de la sociologie, et d'Abel Châtelain, un géographie oublié, qui à la même époque se propose de fonder une "géographie sociologique". En 1961, la thèse que Renée Rochefort consacre au travail en Sicile révèle que les distances entre les deux sciences restent importantes. En effet, cette thèse n'est pas du goût de la plupart des géographes qui acceptent mal l'hybridité assumée d'une recherche aux frontières de la sociologie, de l'histoire et de la géographie.
    En 1966, Pierre George publie
    Sociologie et géographie, une forme de présentation de la géographie aux sociologues dans laquelle il insiste sur la rapprochement possible de ces deux champs.
    Les années 1980 marquent un tournant. Après les voix isolées, viennent le temps des premiers travaux d'équipe et l'émergence d'un courant de géographie sociale, né principalement dans des universités de l'ouest de la France et qui se développe aussi dans la région lyonnaise, au sein duquel on retrouve Armand Frémont [...] ou Robert Hérin qui, entre travaux de terrain (notamment en Espagne) et réflexions générales, et un des géographes les plus engagés pour la géographie sociale
    ." (pp.177-178)

    "Peut-on parler d'engagement historique ? On pense ici aux travaux de l'anarchiste Élisée Reclus, ou avec une autre sensibilité politique, à ceux de Jean Brunhes (1869-1930) que les auteurs de Géographie sociale [1984] voient comme un précurseur des orientations actuelles. Militant actif du catholicisme social, Brunhes est sensible aux problèmes sociaux. Dans La géographie humaine [1910], il dénonce la situation de certains travailleurs, déracinés, nomades par nécessité, ignorés des actionnaires qui financent les activités industrielles." (p.179)

    "Développé par Georges Bertrand [1968], le géoystème est une unité fonctionnelle distincte de l'écosystème, plus vaste et permettant de saisir des sous-ensembles régionaux: il regroupe des unités paysagères d'échelle réduite nommées géofaciès, c'est-à-dire des ensembles observables et identifiables grâce à leur physionomie homogène. Les géosystèmes autorisent une meilleure prise en compte de la combinaison des données anthropique et biophysiques dans l'étude des milieux et des paysages." (p.184)

    "C'est à Turgot que l'on devrait l'expression "géographie politique". En 1751, il livre le Plan d'un ouvrage sur la géographie politique fondé sur la division du Monde entre peuple et nations. Dès cette première approche, sont mobilisés des éléments présents tout au long de l'histoire de ce courant de la géographie: des entités territoriales (souvent de nature étatique), des frontières autour de chacune d'entre elles, de possibles conflits de nature territoriale.
    Dans les premiers textes définissant des contenus d'enseignement, à l'extrême fin du XVIIIe siècle, puis dans le programme du baccalauréat es lettres de 1848, la géographie politique est explicitement mentionnée
    ." (p.188)

    "Carl Haushofer (1869-1946), fonde entre les deux guerres la Geopolitik allemande qui inspirera très directement les thèses nazies. En 1932, dans un article prémonitoire, Albert Demangeon dit tout le mal qu'il pense de ce dévoiement des travaux scientifiques. La Geopolitik lui apparaît clairement comme une "machine de guerre" au service des intérêts exclusifs de l'Allemagne." (p.189)

    "Claude Ponsard (1927-1990) est le premier économiste contemporain à prendre vraiment l'espace au sérieux avec sa thèse Économie et espace. Essai d'intégration du facteur spatial en économie en 1955." (p.195)

    "En France, les tenants d'une géographie culturelle vont s'opposer frontalement aux tenants d'une géographie culturelle qui restent particulièrement critiques face au marxisme." (p.201)

    "Dans le cours donné de 1994 à 1997, Joël Bonnemaison, spécialiste de l'ethno-géographie des peuples de l'océan Pacifique, présente la géographie culturelle comme une saine réaction au marxisme." (p.201-202)

    "La Phénoménologie de la perception de Maurice Merleau-Ponty (1945), les "rêveries" de Gaston Bachelard, les travaux sur les mythes de Maurice Leenhardt et de Mircea Éliade dans les années 1940 -tous connus d'Éric Dardel." (p.206)

    "Œuvres monumentales telle l'Historical Geography of the British Colonies publiée par Charles Prestwood Lucas à partir de 1887." (p.212)

    "La permanence de ce que Braudel nomme l'espace, mais ce qu'il conviendrait plutôt de définir comme la relation homme-milieu, devient un élément de discorde entre celui-ci et les géographes français au tournant des années 1980. En rupture avec l'approche vidalienne, ces derniers critiquent de plus en plus violemment le déterminisme physique, relativisent le poids des contraintes naturelles et construisent un nouveau paradigme autour de la notion d'organisation et de production de l'espace géographique. Ils s'éloignent ainsi des postulats de la géohistoire selon Braudel. Lors d'un colloque en 1985, Braudel affirme face au géographe Étienne Juillard: "S'il n'y a pas de déterminisme géographique, où se trouvera la science géographique ?"." (p.214)

    "Boris Grésillon [2014], observant qu'à Berlin, après 1990, quelques grands équipements culturels bien reliés à des quartiers centraux sous-occupés, ont favorisé une croissance culturelle et urbaine dynamique, a souligné le rôle catalyseur des friches urbaines offrant à bon marché des surfaces disponibles pour l'innovation artistique, la mixité interculturelle et la réhabilitation résidentielle du centre-ville." (p.225)

    "Les affects sont des états de l'esprit provoqués par le monde extérieur. [...] Les émotions se singularisent au sein des affects car au-delà du ressenti, elles peuvent être verbalisées, conscientisées et partagées." (p.231)

    "Cette réflexion [sur les émotions] se prolonge par une orientation phénoménologique [...] [avec] les concepts de topophilie et de topophobie du géographe états-unien Yi-Fu Tuan [1974]." (p.232)

    "L'espace rural, selon Roger Brunet, c'est "la partie de la ville où il y a le moins d'immeubles"." (p.262)

    "Le mode de vie urbain concerne une grande partie des espaces ruraux, et il faut donc différencier lieu de vie et mode de vie." (p.263)

    "Mythe social de la communauté paysanne, antithèse d'un supposé anonymat urbain." (p.264)

    "Bertrand Hervieu [2008] identifie quatre types d'espaces ruraux: les espaces périurbains, les campagnes urbanisées, les campagnes qui sont aux marges de l'attraction urbaine puis les espaces ruraux isolés. D'autres auteurs proposent des typologies fonctionnelles: campagnes résidentielles, agricoles, touristiques. Dans tous les cas, s'opposent des campagnes situées dans l'orbite immédiate des villes -Yves Jean et Michel Périgord [Géographie rurale, 2017] les nomment "campagnes des villes"- et les campagnes les plus isolées pour lesquelles les villes jouent cependant un rôle déterminant dans la mesure où ce sont souvent des citadins qui font vivre ou revivre ces espaces vieillis et peu denses." (p.264)

    "L'essayiste Christophe Guilluy qui, avec sa présentation binaire de deux France, se range du côté [de la ruralité]." (p.266)

    "La répartition des médailles lors des Jeux Olympiques (1896-2016) montre la prééminence des Etats-Unis, de l'Europe, de l'URSS / Russie, de la Chine et du Japon." (p.277)

    " "Habiter", c'est "avoir son domicile en un lieu", en même temps que l'habitat est le "lieu où l'on s'est établi, où l'on vit, où l'on est habituellement" [Théry, in Brunet et all, 1993, pp.249-250]" (p.281)

    "Etre capable de franchir des horizons d'altérité. [Lazzarotti]." (p.284)

    "Dans Frontières et territoires [1993], Jean-Pierre Renard et Patrick Picouet proposent un matériel pédagogique à partir d'une modélisation de six "effets frontières" qui prennent en compte des structures matérielles, mais également des stratégies d'acteurs." (p.291)

    "Lévy et Lussault proposent de réserver la notion de confins comme terme générique des limites sans solution de continuité [2003]. En tant que "surface co-appartenante à deux espaces en interface", les confins caractériseraient ainsi les limites des territoires politiques hors du modèle de l'Etat politique moderne [...] mais également les limites des territoires qui ne sont pas soumis à fortes logiques institutionnelles de partition (espaces linguistiques, culturels, économiques) ou encore des espaces mobiles comme les espaces urbains ou les fronts pionniers." (p.293)

    "Les "circulations migratoires" [...] enrichissent les pays dans lesquels [les migrants] s'installent." (p.300)
    -Pascal Clerc (dir.), Géographies. Épistémologies et histoire des savoirs sur l'espace, Armand Colin, coll. U, 2019 (2013 pour la première édition), 351 pages.

    schéma p.61.



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    « La question n’est pas de constater que les gens vivent plus ou moins pauvrement, mais toujours d’une manière qui leur échappe. » -Guy Debord, Critique de la séparation (1961).

    « Rien de grand ne s’est jamais accompli dans le monde sans passion. » -Hegel, La Raison dans l'Histoire.

    « Mais parfois le plus clair regard aime aussi l’ombre. » -Friedrich Hölderlin, "Pain et Vin".


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