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    Damien Simonneau, Des murs incomparables ? Enjeux et élaboration d’une comparaison des mobilisations pro-barrière en Israël et en Arizona (États-Unis)

    Johnathan R. Razorback
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    Damien Simonneau, Des murs incomparables ? Enjeux et élaboration d’une comparaison des mobilisations pro-barrière en Israël et en Arizona (États-Unis) Empty Damien Simonneau, Des murs incomparables ? Enjeux et élaboration d’une comparaison des mobilisations pro-barrière en Israël et en Arizona (États-Unis)

    Message par Johnathan R. Razorback Mer 10 Mar - 17:24

    https://www.cairn.info/revue-internationale-de-politique-comparee-2017-4-page-349.htm

    "Reece Jones (2012) mène une comparaison par juxtaposition de cas se fondant sur une analyse de discours et d’enquêtes de terrain à la limite Israël/Cisjordanie, à la frontière États-Unis/Mexique, et à la frontière Inde/Bangladesh. Selon lui, ces trois murs sont des produits de la « guerre globale contre le terrorisme » et sont justifiés par la protection contre une figure de l’ennemi « terroriste »."

    "[Pour Brown, le mur] reproduirait la symbolique de la territorialité westphalienne dans un monde caractérisé par le transnational dans lequel l’allégeance à l’État-nation ne serait plus primordiale."

    "Le territoire muré permet de réaffirmer le lien entre l’idée de frontière et une communauté politique (Delmotte et Duez, 2016) et ainsi de susciter chez le citoyen des réflexes de territorialité, de sécurité, d’identité, d’émotions, de mémoire et de nationalisme."

    "Deux cas emblématiques, aux États-Unis et en Israël, la militarisation de la « zone frontalière » avec le Mexique d’une part, et de la « zone de suture » avec les Palestiniens de Cisjordanie d’autre part, suscite des mobilisations de la part de la société civile."

    "Fonction de réassurance de citoyens angoissés, donc d’entrer dans la performativité et la spectacularisation du contrôle et du marquage frontalier."

    "Depuis la fin des années 1970, le gouvernement fédéral américain militarise la zone frontalière avec le Mexique (Maril, 2011). Chronologiquement, trois phases de militarisation peuvent être isolées. Tout d’abord, les premiers déploiements militaires de la seconde moitié des années 1970 à 1992 correspondent à l’expansion systématique des financements aux agences fédérales en charge d’immigration et de sécurité du territoire, ce qui contribue à paramilitariser la Patrouille frontalière. Des premières « barrières » en tôles dans les zones urbaines sont alors installées. Ensuite, sous les mandats de B. Clinton, des opérations « blocus » par le déploiement de gardes frontaliers sont décidées dans le but de dissuader les candidats à la traversée à El Paso en septembre 1993, puis à San Diego en octobre 1994 avant d’être répliquées ailleurs. Des « barrières secondaires » sont également construites. Enfin, la « virtualisation » du contrôle frontalier dans les années 2000 est plébiscitée par les administrations Bush puis Obama. La stratégie est alors d’intégrer les différentes technologies de surveillance pour faciliter les interventions des gardes frontaliers à l’image du programme Secure Border Initiative. Parallèlement, la loi Secure Fence Act adoptée par le Congrès le 26 octobre 2006 prévoit d’atteindre « le contrôle opérationnel de la frontière » en complétant la « barrière frontalière » dans les zones rurales.

    Aujourd’hui, la militarisation de la frontière correspond à un dispositif de sécurité complexe dans lequel la « barrière » n’est qu’un élément au même titre que les drones ou les points d’entrées légaux sur le territoire. En 2015, environ 1 000 kilomètres étaient équipés de « barrières » sur une longueur totale de 3 141 kilomètres de frontière. La militarisation de la zone frontalière constitue également un laboratoire pour tester de nouvelles technologies de contrôle, dans une collaboration entre les agences fédérales, le militaire et les industries de défense et de sécurité."

    "Mouvements sociaux pro-barrière."

    "Les acteurs pro-barrière israéliens et arizoniens associent les mobilités à des formes de violence [...] La demande de barrière s’inscrit donc dans une rhétorique de la restauration de l’ordre public [...] L’identité nationale est également menacée aux yeux des partisans de la barrière."

    "La barrière en Cisjordanie n’était pas la solution défensive privilégiée par l’état-major [...] Elle n’est que complémentaire d’autres tactiques policières (emprisonnement, renseignement, couvre-feu) pour contraindre les activités terroristes des Palestiniens."

    "Crises internes de gouvernance propres aux sociétés qui décident de se barricader."
    -Damien Simonneau,  « Des murs incomparables ? Enjeux et élaboration d’une comparaison des mobilisations pro-barrière en Israël et en Arizona (États-Unis) », Revue internationale de politique comparée, 2017/4 (Vol. 24), p. 349-372. DOI : 10.3917/ripc.244.0349. URL : https://www.cairn.info/revue-internationale-de-politique-comparee-2017-4-page-349.htm





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