L'Académie nouvelle

Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
L'Académie nouvelle

Forum d'archivage politique et scientifique

Le deal à ne pas rater :
ETB Pokémon Fable Nébuleuse : où acheter le coffret dresseur ...
Voir le deal

    Républicains avancés

    Johnathan R. Razorback
    Johnathan R. Razorback
    Admin


    Messages : 19793
    Date d'inscription : 12/08/2013
    Localisation : France

    Républicains avancés Empty Républicains avancés

    Message par Johnathan R. Razorback Dim 6 Déc - 18:09

    "La cause italienne à la faveur des républicains et des libéraux avancés tandis que les conservateurs catholiques, qui constituent le socle des soutiens à l’Empire, n’ont pas de raison à l’époque de s’inquiéter pour la sécurité du pape et des États pontificaux, que la campagne ne concerne pas directement. Jusqu’à l’impératrice régente, sur la bigoterie de laquelle on a beaucoup glosé, soutient fidèlement la politique italienne de son mari à ce moment-là."
    -Loïc Pingot, « Le lourd fardeau d’avoir à compter les morts en temps de guerre et ce que cela représente pour les vivants. L’exemple des victimes de l’armée française durant la seconde guerre d’indépendance italienne (1859-1860) », Napoleonica. La Revue, 2020/2 (N° 37), p. 91-110. DOI : 10.3917/napo.037.0091. URL : https://www.cairn.info/revue-napoleonica-la-revue-2020-2-page-91.htm

    "Les oppositions anti-combistes dénoncent dès l’été 1902 l’influence prépondérante des républicains avancés sur un président du Conseil présenté comme un auguste sénateur au rayonnement plus charentais que national. Dans L’Écho de Paris, « Pertinax » souligne le peu de marge de manœuvre de Combes dans le choix du calendrier des réformes : « La persécution religieuse, c’est bien ! Cependant, cela ne suffit pas. On l’a fait comprendre à M. Combes. […] M. le président du conseil, sous peine d’être lui-même accusé de tiédeur, doit accepter ce qu’on lui apporte et obéir . » Le sénateur conservateur Gustave de Lamarzelle déplore quant à lui le péril d’une accentuation des pratiques de pouvoir coercitives du ministre de l’Intérieur dans l’application de la loi sur les associations. Les insistances des socialistes conforteraient l’autoritarisme de Combes : « Vous êtes entrés dans la voie de l’arbitraire, et, par conséquent, dans la voie de la violence, car, l’une est toujours la conséquence de l’autre. Dans cette voie de la violence vous ne pourrez pas vous arrêter, car il y en a d’autres, derrière vous, plus violents encore que vous, dont vous ne serez pas le maître... ». La critique la plus récurrente est celle qui présente Jaurès comme le ministre sans portefeuille du gouvernement, une nouvelle figure d’évêque (laïque) in partibus infidelium."

    "La partition des gauches avancées agit sur le champ parlementaire, partant sur l’activité de Jaurès à la Chambre des députés. Ce temps des organisations est contemporain d’une recomposition des idéologies socialistes. Elle constitue pour Romain Ducoulombier une « révolution intellectuelle qui pose la question du « ministérialisme » et du « réformisme » en des termes nouveaux. Aucun congrès socialiste ne vote un soutien à un gouvernement « bourgeois », fût-il celui présidé par Émile Combes qui érige la politique de laïcisation en étendard du temps retrouvé de l’unité des gauches. Sur ce point, les socialistes révolutionnaires ne semblent pas dupes de la stratégie combienne. En septembre 1902, le Parti ouvrier français vote une résolution affirmant que l’anticléricalisme ne doit pas servir de prétexte à une collusion avec la « classe » dominante. On remarque toutefois un écart entre les avis émis par les instances dirigeantes des partis socialistes et les prises de position gouvernementales de certains de leurs membres, notamment Millerand et Jaurès, des hommes politiques qui militent, il est vrai, au PSF. Alors que la « question Millerand » suscite encore des divisions entre socialistes, l’ancien ministre justifie en octobre 1903 la participation des républicains avancés à l’œuvre « d’action républicaine ». Devant Jaurès et ses électeurs de la première circonscription du douzième arrondissement de Paris, il prône un « ministérialisme réformiste » qui s’imposerait par la nécessaire union des gauche. À considérer les griefs de l’ancien ministre produits seulement quelques mois plus tard, on ne peut que constater l’ambiguïté de son positionnement politique sous le combisme."

    "S’il peut être considéré comme un « ministre de la parole » en temps de crise de majorité et un stratège de l’œuvre d’action républicaine par les relations étroites qu’il entretient avec Émile Combes, Jean Jaurès n’est pas un administrateur mais simplement l’un des acteurs principaux de la délégation des gauches, à l’instar du radical Ferdinand Sarrien, certes plus ombrageux, ou du radical-socialiste Adolphe Maujan. Cadre des gauches avancées, le député du Tarn encadre la « discipline républicaine » des socialistes parlementaires. Ferme soutien de la politique laïque dont le terme est présenté comme le matin des lois ouvrières, il tente de presser le calendrier parlementaire pour avancer l’aurore de la République sociale. En cela, il existe bien un « opportunisme socialiste » qui donne une empreinte à la République radicale et participe à fonder une République radicaliste."
    -Julien Bouchet, « Jaurès au temps du combisme », Cahiers Jaurès, 2014/1 (N° 211), p. 31-52. DOI : 10.3917/cj.211.0031. URL : https://www.cairn.info/revue-cahiers-jaures-2014-1-page-31.htm




    _________________
    « La question n’est pas de constater que les gens vivent plus ou moins pauvrement, mais toujours d’une manière qui leur échappe. » -Guy Debord, Critique de la séparation (1961).

    « Rien de grand ne s’est jamais accompli dans le monde sans passion. » -Hegel, La Raison dans l'Histoire.

    « Mais parfois le plus clair regard aime aussi l’ombre. » -Friedrich Hölderlin, "Pain et Vin".


      La date/heure actuelle est Dim 19 Mai - 4:51