https://www.cairn.info/revue-de-metaphysique-et-de-morale-2014-1-page-75.htm
"Impossibilité de ramener, pour l'y fonder, l'unité nationale à une autre unité, même culturelle (au sens large du terme)."
"[La Nation] est, en fait, toujours, par elle-même, déjà un certain bien, dans la mesure où son être (dit) natif-naturel est assumé par la volonté de ses membres – manifestée comme telle, en France, en 1789 –, où sa nécessité est pratiquée comme liberté, ce qui n'est possible que si elle est reconnue comme un bien. Un bien qui, reconnu tel à un certain moment de l'histoire de l'humanité – puisque la nation, en tant que telle, n'a pas toujours existé – est un bien conditionné, et conditionné dans la hiérarchie des biens, du Bien, un bien requis, en effet, comme un moyen permettant (seulement permettant, sans aucunement l'opérer par lui-même) la réalisation des autres biens, du Bien lui-même. De telle sorte, on le voit, que la nation serait justifiée par cela même qui condamnerait cette absolutisation mortifère d'elle-même qu'est le nationalisme."
"La nation est, certes, pour elle-même, une valeur relativement seconde par sa destination. Mais, essentielle en tant que condition, comme socle ou fondation, par la paix et sécurité intérieure et extérieure qu'elle apporte à ses membres, pour leur accomplissement humain essentiel d'eux-mêmes, la nation doit être défendue absolument par eux, fût-ce au prix du sacrifice absolu ou suprême, et même si sa gestion est critiquée sévèrement par celui qui accepte ce sacrifice."
"La nation, figure humaine, donc culturelle et non pas naturelle, des rapports entre les hommes, d'emblée en soi libres, est toujours voulue, même si c'est à travers un simple consentement, une simple tolérance."
"Le droit n'impose pas à une communauté nationale d'accepter comme membres d'elle-même tous ceux qui demandent à le devenir."
"Participer à un vouloir national nouveau, c'est d'abord faire sien ce vouloir en tant qu'il est par essence naturé, incarné, le fixer en soi comme une habitude ou une « coutume éthique » au sens hégélien du terme, adaptation et concrétisation moderne du thème aristotélicien."
-Bernard Bourgeois, « Pour la nation », Revue de métaphysique et de morale, 2014/1 (N° 81), p. 75-90. DOI : 10.3917/rmm.141.0075. URL : https://www.cairn.info/revue-de-metaphysique-et-de-morale-2014-1-page-75.htm
"Impossibilité de ramener, pour l'y fonder, l'unité nationale à une autre unité, même culturelle (au sens large du terme)."
"[La Nation] est, en fait, toujours, par elle-même, déjà un certain bien, dans la mesure où son être (dit) natif-naturel est assumé par la volonté de ses membres – manifestée comme telle, en France, en 1789 –, où sa nécessité est pratiquée comme liberté, ce qui n'est possible que si elle est reconnue comme un bien. Un bien qui, reconnu tel à un certain moment de l'histoire de l'humanité – puisque la nation, en tant que telle, n'a pas toujours existé – est un bien conditionné, et conditionné dans la hiérarchie des biens, du Bien, un bien requis, en effet, comme un moyen permettant (seulement permettant, sans aucunement l'opérer par lui-même) la réalisation des autres biens, du Bien lui-même. De telle sorte, on le voit, que la nation serait justifiée par cela même qui condamnerait cette absolutisation mortifère d'elle-même qu'est le nationalisme."
"La nation est, certes, pour elle-même, une valeur relativement seconde par sa destination. Mais, essentielle en tant que condition, comme socle ou fondation, par la paix et sécurité intérieure et extérieure qu'elle apporte à ses membres, pour leur accomplissement humain essentiel d'eux-mêmes, la nation doit être défendue absolument par eux, fût-ce au prix du sacrifice absolu ou suprême, et même si sa gestion est critiquée sévèrement par celui qui accepte ce sacrifice."
"La nation, figure humaine, donc culturelle et non pas naturelle, des rapports entre les hommes, d'emblée en soi libres, est toujours voulue, même si c'est à travers un simple consentement, une simple tolérance."
"Le droit n'impose pas à une communauté nationale d'accepter comme membres d'elle-même tous ceux qui demandent à le devenir."
"Participer à un vouloir national nouveau, c'est d'abord faire sien ce vouloir en tant qu'il est par essence naturé, incarné, le fixer en soi comme une habitude ou une « coutume éthique » au sens hégélien du terme, adaptation et concrétisation moderne du thème aristotélicien."
-Bernard Bourgeois, « Pour la nation », Revue de métaphysique et de morale, 2014/1 (N° 81), p. 75-90. DOI : 10.3917/rmm.141.0075. URL : https://www.cairn.info/revue-de-metaphysique-et-de-morale-2014-1-page-75.htm