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    L'Étudiant français (AF Paris)

    Johnathan R. Razorback
    Johnathan R. Razorback
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    Message par Johnathan R. Razorback Dim 8 Déc - 18:22

    https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k55950786.r=Nietzsche?rk=21459;2

    "On a beaucoup parlé, beaucoup écrit sur les rapports très étroits de la morale de Nietzsche et la doctrine hitlérienne. On a relevé sans peine des similitudes nombreuses et frappantes. On a retrouvé dans l'une et l'autre les mêmes tendances profondes au désintéressement, à la vie dangereuse, à la renonciation au bonheur, et souvent les mêmes mots pour exprimer ces tendances. De là on a conclu tout naturellement, mais un peu vite, à une filiation véritable. Cependant on n'a pas moins noté, d'autre part, des rapports entre Nietzsche et les idées d'hommes aussi différents que Lénine, Mussolini et même Maurras. Voilà qui doit nous rendre prudents. N'est-ce pas parce qu'on s'est laissé prendre à quelques ressemblances fatales entre des faits politiques qui sont des sursauts de la vie contre un état matériel insupportable, et des idées qui sont elles aussi protestation contre la dégénérescence, la destruction des valeurs de force, d'héroïsme et de grandeur ? Et le Nietzsche qu'on nous fait est-il autre chose que le nom collectif trop légèrement accordé à des sentiments et des théories multiples et diverses sous prétexte qu'elles sont, en apparence du moins, une réaction contre tout ce que Nietzsche a effectivement combattu ? Le Nietzsche qu'on nous fait pour l' "accorder" ainsi à un système afin de l'utiliser pour ou contre, n'est-il pas un Nietzsche inconnu, un Nietzsche trahi ? Je le crois. Et il n'est qu'à regarder un peu au delà des mots pour s'en convaincre.

    Sans aucun doute l'hitlérisme a su mettre au service d'une collectivité les valeurs nietzschéennes dont je parlais plus haut. Mais cette mise en service collective est bien la moins nietzschéenne qui soit car le propre de l'auteur de Zarathoustra ce n'est peut-être pas tant d'avoir retrouvé ces valeurs que d'avoir choisi comme position première l'anarchisme aristocratique le plus pur et le plus dur. Le culte du héros qui veut se servir des "Esclaves", et qui, par contre, choisit une vie plus difficile, l'accorde-t-il avec un Etat quasi divinisé qui fixe à chacun son but, et le même but pour tous ? Nietzsche qui écrit des soldats: "Ce qu'ils portent s'appelle uniforme, puisse leur esprit n'être pas uni-forme", n'aurait jamais accepté une collectivité démocratiquement pliée à la plus discutable des idoles, la race, serait-ce au nom même de la noblesse.

    Ayant donc fait son dieu de la race allemande, l'hitlérisme est vraiment l'alemanité. Or, Nietzsche est l'ennemi farouche de l'alemanité. Je sais bien qu'il s'est laissé corrompre par elle et que, sans qu'il s'en doutât, elle le vainquit. Il finit par faire de son surhomme un instrument dans le monde du "Retour Eternel", comme Hitler fait de l'homme un instrument dans le monde de ses nuées. Mais précisément là, il n'est plus lui-même (c'est-à-dire ce qu'il voulait être), pour avoir méconnu l'ordre après la chute des faux dieux. Nous ne rencontrerons pas dans l'hitlérisme tel qu'il existe, la pureté nietzschéenne, pureté tournée avant tout vers un classicisme qui retrouverait infailliblement ordre, hiérarchie, etc... que dans la mesure où le régime hitlérien lui-même renie la doctrine hitlérienne, où il met de côté son origine, sa nature essentiellement popu [une phrase a dû sauter]
    moins implicitement, des organisations anciennes qui n'étaient pas mortes ; car le régime impérial, dont les débris corrompent et soutiennent à la fois le nouveau pouvoir du peuple, n'était pas tant régime germanique que régime latin dans son essence. Et si l'Allemagne des nazis n'est pas aujourd'hui livrée à elle-même, à son désordre organisé, à ses excès mortels, elle le doit à ce que seul Nietzsche ne combattit pas, et qu'elle n'eut ni la stupidité ni la puissance d'abattre, mais qui lui est, pour autant, radicalement étranger.

    Il ne faudrait pas, évidemment, soutenir que Nietzsche et l'hitlérisme n'aient ni rapports ni rencontres. Mais on ne saurait dire en aucun cas filiation. Si je rappelais tout à l'heure qu'on rencontre l'esprit de Nietzsche aussi bien dans les mystiques soviétiques que dans les mystiques fascistes, c'est que dans tout essai de régénération d'un monde moribond on doit faire appel à ce que Nietzsche a retrouvé et aimé, sans être d'ailleurs le seul à l'avoir retrouvé et aimé ; à tel titre que l'on a cru lire son influence dans Maurras qui l'ignorait alors et n'eut jamais pour lui, semble-t-il, qu'une admiration juste mais pleine de réserves. Il reste, en tous cas, que c'est se montrer vraiment trop superficiel que vouloir, du premier coup d'œil, voir partout Nietzsche là où est peut-être le moins, dans la mystique barbare d'une démocratie religieuse et socialiste
    ."
    -Roger Fernand-Traincy, "A propos de Nietzsche et de l'Hitlérisme", L'Étudiant français (organe mensuel de la Fédération nationale des étudiants d'Action française), 10 mai 1937, 4 pages, p.2.

    https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k55950964.r=Nietzsche?rk=42918;4

    "[Compte-rendu de l'ouvrage publié à la NRF, mordant et ironique pour l'orgueilleux philosophe allemand. On insiste aussi sur son anti-christianisme]
    -F. D., "La naissance de la philosophie à l'époque de la tragédie grecque", L'Étudiant français (organe mensuel de la Fédération nationale des étudiants d'Action française), dix-neuvième année, n°3, avril 1938, 8 pages, p.6.

    https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k55951047.r=Nietzsche?rk=85837;2

    "[Éloge nuancé de Péguy un] Nietzsche atténué, rectifié par Saint François d'Assise."
    -Guy Poulon, "Péguy dans la Révolution nationale", L'Étudiant français (organe mensuel de la Fédération nationale des étudiants d'Action française), 13 décembre 1941, 4 pages, p.1 et 3.

    https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5595035f.r=Nietzsche?rk=407727;2

    "Encore que certains d'entre eux [les jeunes nationaux-socialistes] se réclament de Nietzsche, de Gobineau, de Chamberlain, ils croient que toutes les anciennes doctrines ont fait faillite, qu'il faut rompre avec la vieille culture."
    -"L'enquête de M. Henri Massis en Allemagne" [publié dans Le Figaro], in L'Étudiant français (organe mensuel de la Fédération nationale des étudiants d'Action française), 25 mai 1932, 6 pages, p.5.

    https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k55950719.r=Nietzsche?rk=364808;4

    "[Vieux propos de Paul Bourget] [Maurras] Il a lu toutes sortes de livres […] depuis A. Comte jusqu'à Nietzsche."
    -"Opinions sur Charles Maurras", L'Étudiant français (organe mensuel de la Fédération nationale des étudiants d'Action française), 10 janvier 1937, 7 pages, p.4.

    https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5595053c.r=Nietzsche?rk=343349;2

    " [Maurras à une réunion du cercle d'études politiques]: "Benda argue d'une phrase du conte des "Serviteurs" pour me rapprocher, dit Maurras, de Nietzsche et me prêter une dureté anti-chrétienne…"
    -F. L., "Deux adversaires du Nationalisme français: Parodi et Benda", L'Étudiant français (organe mensuel de la Fédération nationale des étudiants d'Action française), 10 janvier 1937, 7 pages, p.6.

    https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5595059v.r=Nietzsche?rk=321890;0

    "édifice que M. Thierry Maulnier a commencé de construire avec la "Crise est dans l'homme" et son "Nietzsche", ce Racine représente un des événements critiques de l'année."
    -Claude Orland, compte rendu du Racine de Thierry Maulnier, L'Étudiant français (organe mensuel de la Fédération nationale des étudiants d'Action française), 10 avril 1935, 4 pages, p.4.

    https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5595027w.r=Nietzsche?rk=300430;4

    "[Discours rapporté de Maurice Pujo aux étudiants d'A. F.]: "[L'Apologie de la Force pure] Laissons-la à Nietzsche, ce penseur allemand qui a fini dans un asile d'aliénés. Notre loi, à nous, c'est la Raison."
    -"Un magnifique banquet des Etudiants d'Action Française", in L'Étudiant français (organe mensuel de la Fédération nationale des étudiants d'Action française), 10 juin 1930, 6 pages, p.2.

    https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k55950890.r=Nietzsche?rk=257512;0

    "De l'œuvre de Maurras se dégage, tout comme chez Nietzsche ou Montherlant, une "théorie" de héros, mais plus réelle, moins rationnelle, plus sensible et humaine."
    -J. F. Sentein, "Héroïsme et politique", L'Étudiant français (organe mensuel de la Fédération nationale des étudiants d'Action française), 5 octobre 1938, 6 pages, p.2.

    https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k55950415.r=Nietzsche?rk=236052;4

    "Les cours d'histoire sont tout à la gloire de l'âme allemande, de la race allemande über alles qui doit un jour mener la lutte définitive contre la France (Mein Kampf) et régénérer le monde par la Kultur, la botte, la schlague et le casque à pointe.
    La morale, imprégnée de Fichte et de Nietzsche, est un hymne à la vie brutale, au combat purificateur, un appel aux forts et aux puissants."
    -Henri Vargemont, "École française et école allemande", L'Étudiant français (organe mensuel de la Fédération nationale des étudiants d'Action française), 25 janvier 1934, 5 pages, p.2.

    https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k55951151.r=Nietzsche?rk=214593;2

    "Nietzsche, après qu'il eût détruit tout ce qui s'offrait à lui comme raisons de vivre, en fût réduit à se fabriquer des mythes à quoi se raccrocher."
    -Claude Fabvre, "Barrès et la recherche de l'Homme", L'Étudiant français (organe mensuel de la Fédération nationale des étudiants d'Action française), janvier 1944, 9 pages, p.6.

    https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5595017h.r=Nietzsche?rk=193134;0

    "Je voudrais dire ici que les principales idées philosophiques de Daudet s'opposant à la thèse germano-complexo-intuitiviste d'un Nietzsche, d'un Freud et d'un Bergson, tous trois grandement haïssables du point de vue catholique comme du point de vue uniquement raisonnable. Mais je ne veux ici parler que de Freud, la thèse d'un Nietzsche, digne descendante de celle d'un Kant et celle d'un Bergson commençant à devenir

    "Lune au trois quarts rongée et qui
    [décroît encore"
    "Et que d'une autre thèse effacera l'aurore"."
    -Henry Lacasse, "Léon Daudet et le freudisme", L'Étudiant français (organe mensuel de la Fédération nationale des étudiants d'Action française), 15 mars 1926, 6 pages, p.6.

    https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k55950697.r=Nietzsche?rk=171674;4

    "Nietzsche a dit que l'homme de génie est celui qui donne des noms aux choses -il n'a pas dit que c'était celui qui donne aux choses, dites nouvelles et révolutionnaires, le nom des réalités anciennes auxquelles elles prétendent se substituer. Les communistes s'avouent, chaque fois qu'ils rendent, par tactique, hommage à la tradition, vaincus par les hommes de la contre-révolution." (p.2)

    "Quant à l'idée de progrès, elle est grossièrement magique et dote le temps en soi et pour soi, en dehors de tout effort humain, d'une efficacité mystérieuse. Comme dit Nietzsche: "Le monde marche… pourquoi ne tournerait-il pas ?" (p.3)
    -"Notes sur la valeur de la tradition", L'Étudiant français (organe mensuel de la Fédération nationale des étudiants d'Action française), 25 novembre 1936, 4 pages, p.3.

    https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5595033m.r=Nietzsche?rk=150215;2

    "Gobineau a ceci de commun avec Nietzsche que le vrai et le faux sont intimement mêlés dans leurs écrits, ce qui les rend difficilement utilisables."
    -"Un maître livre d'André Bellessort. Les intellectuels et l'avènement de la IIIème République", L'Étudiant français (organe mensuel de la Fédération nationale des étudiants d'Action française), 10 juin 1931, 4 pages, p.1.

    https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5595083h.r=Nietzsche?rk=128756;0

    "M. de Montherlant a plus de talent que de jugement. Le sieur Otto Habetz, penseur officiel du IIIe Reich, qui, à la tribune succéda à M. de Montherlant, profita de cette singulière attitude pour nous présenter une jeunesse allemande conforme à la conception héroïco-pacifique de notre auteur. […] Cet Otto Habetz, comme tout intellectuel nazi à l'étranger, a scrupuleusement rempli sa mission de propagandiste."

    "Un cousin de Nietzsche, Richard Oehler, explique que la pensée de Nietzsche c'est l'action d'Hitler."
    -E. C. Giessenhoffer, "La jeunesse hitlérienne", L'Étudiant français (organe mensuel de la Fédération nationale des étudiants d'Action française), 25 janvier 1938, 4 pages, p.1.



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    « La question n’est pas de constater que les gens vivent plus ou moins pauvrement, mais toujours d’une manière qui leur échappe. » -Guy Debord, Critique de la séparation (1961).

    « Rien de grand ne s’est jamais accompli dans le monde sans passion. » -Hegel, La Raison dans l'Histoire.

    « Mais parfois le plus clair regard aime aussi l’ombre. » -Friedrich Hölderlin, "Pain et Vin".


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