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    Homère, Œuvre

    Johnathan R. Razorback
    Johnathan R. Razorback
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    Messages : 19504
    Date d'inscription : 12/08/2013
    Localisation : France

    Homère, Œuvre Empty Homère, Œuvre

    Message par Johnathan R. Razorback Mer 16 Juil - 23:05

    http://fr.wikisource.org/wiki/Auteur:Hom%C3%A8re
    http://fr.wikisource.org/wiki/Hymnes_hom%C3%A9riques

    L'Odyssée: http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/Homere_Odyssee01/
    http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/homere_odyss02/
    http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/homere_odyss03/
    http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/homere_odyss04/
    http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/homere_odyss05/
    http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/homere_odyss06/
    http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/homere_odyss07/
    http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/homere_odyss08/
    http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/homere_odyss09/
    http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/homere_odyss10/
    http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/homere_odyss11/
    http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/homere_odyss12/
    http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/homere_odyss13/
    http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/homere_odyss14/
    http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/homere_odyss15/
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    http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/homere_odyss17/
    http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/homere_odyss18/
    http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/homere_odyss19/
    http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/homere_odyss20/
    http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/homere_odyss21/
    http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/homere_odyss22/
    http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/homere_odyss23/
    http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/homere_odyss24/

    "Ne me reproche pas pourtant les dons charmants de l'Aphrodite d'or. Il ne faut pas mépriser, tu le sais, les dons glorieux du Ciel. C'est lui qui nous les octroie, et nous n'avons pas les moyens de faire notre choix nous-mêmes." (Pâris, à son frère Hector, Chant III, p.81)

    "Tu n'es, pour moi, cause de rien: les dieux seuls sont cause de tout ; ce sont eux qui ont déchaîné cette guerre, source de pleurs, avec les Achéens." (Priam, à Hélène, Chant III, p.84)

    "Et vous qui, sous ce sol, châtiez les morts parjures à un pacte !" (Agamemnon, invoquant les dieux, Chant III, p.87)

    "Zeus sait, seul, avec les autres Immortels, à qui des deux est destinée la mort, qui tout achève." (Priam, aux Troyens et Achéens, Chant III, p.88)

    "Ne me provoque pas, insolente, et prends garde que je ne me fâche et ne t'abandonne. Je t'aurai alors en haine autant qu'aujourd'hui je t'ai en prodigieuse affection. Je te susciterai des haines sinistres parmi les deux peuples, troyen et danaen, et tu périras d'une mort cruelle." (Aphrodite, à Hélène, Chant III, p.90-91)

    "Assis aux côtés de Zeus, les dieux tiennent assemblée sur le parvis d'or. Au milieu d'eux, l'auguste Hébé leur verse le nectar ; eux, l'un vers l'autre, lèvent leurs coupes d'or, en contemplant la cité des Troyens. [...]
    Assises à ses côtés, elles méditent le malheur des Troyens. Mais Athéné reste muette, sans mot dire, quel que soit son dépit à l'égard de Zeus Père et le courroux féroce qui déjà la saisit. Héré, elle, ne peut en sa poitrine contenir sa colère, et elle parle aussi.
    " (Chant IV, p.93)

    "Nous, les autres dieux, nous ne sommes pas tous d'accord pour t'approuver." (Héra, à Zeus, Chant IV, p.94)

    "Franchir les portes, les hauts murs d'Ilion, puis dévorer vivants et Priam et les fils de Priam et tous les Troyens, il ne te faut pas moins pour guérir ton courroux !" (Zeus, à Héra, Chant IV, p.94)

    "Entre toutes les villes qui sont, sous le soleil et le ciel étoilé, habitées des mortels sur terre, il n'en était point de plus prisée de moi que la sainte Ilion, avec Priam et le peuple de Priam à la bonne pique." (Zeus, à Héra, Chant IV, p.94)

    "Arès, Arès, fléau des hommes, buveur de sang, assailleur de remparts !" (Athéna, à son frère Arès, Chant V, p.110)

    "Mérion abat Phérècle, fils de Tecton, lui-même fils d'Harmon, dont les mains savaient faire des chefs d'oeuvre de toute espèce: Pallas Athéné l'avait entre tous pris en affection." (Chant V, p.111)

    "J'écarte aussi de tes yeux le nuage qui jusqu'ici les recouvrait. Tu sauras de la sorte distinguer un dieu d'un homme. Si quelque dieu dès lors te vient ici tâter, garde-toi de combattre en face les divinités immortelles -sauf une: si la fille de Zeus, si Aphrodite entre dans la bataille, elle, frappe-la de ton bronze aigu." (Athéna, à Diomède, Chant V, p.112-113)

    "Lourd à porter est le courroux d'un dieu." (Énée, à Pandare, chant V, p.114)

    "Il eût péri alors, Enée, protecteur de son peuple, si la fille de Zeus ne l'eût vu de son œil perçant, Aphrodite, sa mère, qui jadis l'avait conçu aux bras du bouvier Anchise. Autour de son fils elle épand ses bras blancs ; devant lui, elle déploie un pan de sa robe éclatante, pour le préserver des traits: elle redoute tant qu'un Danaen aux prompts coursiers ne lui vienne enfoncer le bronze en la poitrine et lui ravir la vie ! [...]
    Mais Diomède, lui, poursuit Cypris d'un bronze impitoyable. Il la sait déesse sans force ; elle n'est pas de ces divinités qui président aux combats humains ; elle n'est ni Athéné, ni Enyô dévastatrice ; et, au moment même où, en la suivant à travers la foule innombrable, il arrive à la rejoindre, le fils de Tydée magnanime brusquement se fend et, dans un bond, accompagnant sa javeline aigüe, il la touche à l'extrémité du bras délicat. L'arme aussitôt va pénétrant la peau à travers la robe divine, ouvrée des Grâces elles-mêmes, et, au-dessus du poignet de la déesse, jaillit son sang immortel: c'est l' "ichôr", tel qu'il coule aux veines des divinités bienheureuses: ne mangeant pas le pain, ne buvant pas le vin aux sombres feux, elles n'ont point de sang et sont appelées immortelles. Alors, dans un grand cri, elle laisse choir son fils de ses bras. Phoebos Apollon le prend dans les siens et lui donne l'abri d'une vapeur sombre, dans la crainte qu'un Danaen aux prompts coursiers, en le frappant du bronze à la poitrine, ne lui vienne ravir la vie. Sur quoi, Diomède au puissant cri de guerre, à grande voix, s'exclame:
    "Arrière! Fille de Zeus ; laisse là combat et carnage. Ne te suffit-il pas de suborner de faibles femmes ? Prétends-tu encore courir les combats ! J'imagine, moi, que tu frémiras désormais devant tout combat, même à le savoir livré loin de toi."
    Il dit ; elle part, éperdue. Sa peine est terrible. Iris aux pieds vites comme les vents la prend et l'emmène hors de la foule. Elle souffre mille douleurs, et sa belle peau noircit. Elle trouve enfin l'ardent Arès, au repos, à la gauche du combat ; sa javeline et son char rapide reposent contre une nuée. Elle croule sur les genoux ; instamment elle implore son frère et lui demande ses coursiers au frontal d'or:
    "Mon bon frère, viens à mon aide et donne-moi tes coursiers, pour que je regagne l'Olympe, où séjournent les Immortels. Je souffre trop du coup qu'un mortel vient de me porter. C'est le fils de Tydée: à cette heure il combattrait Zeus Père même !".
    Elle dit ; Arès lui donne ses coursiers au frontal d'or. Elle monte sur le char, le cœur affligé. Iris monte à ses côtés, et, prenant les rênes en main, d'un coup de fouet enlève les chevaux ; ceux-ci, pleins d'ardeur, s'envolent. Ils ont vite atteint le séjour des dieux, l'Olympe escarpé. Là, la rapide Iris aux pieds vites comme les vents arrête les chevaux, les dételle du char et place devant eux leur céleste pâture. La divine Aphrodite est cependant tombée aux genoux de sa mère. Dioné serra sa fille dans ses bras, elle la flatte de la main, elle lui parle, en l'appelant de tous ses noms:
    "Qui des fils du Ciel, mon enfant, t'a ainsi traitée, sans raison, comme pour te punir d'un méfait notoire ?"
    Et Aphrodite qui aime les sourires répond:
    "C'est le fils de Tydée, le bouillant Diomède, qui vient de me frapper, parce que je voulais soustraire à la bataille Enée, mon fils, qui m'est cher entre tous. Ce n'est plus désormais entre Troyens et Achéens qu'a lieu l'atroce mêlée: les Danaens maintenant font la guerre aux Immortels!"
    Dioné, la toute divine, alors lui répond:
    "Subis l'épreuve, enfant ; résigne-toi, quoi qu'il t'en coûte. Ils sont nombreux chez nous, les maîtres de l'Olympe, ceux qui, pour des hommes, ont supporté des épreuves semblables et se sont les uns aux autres infligé de durs chagrins. Arès a subi la sienne, le jour qu'Otos et Ephialte le Fort, les fils d'Aloeus, le lièrent d'un lien brutal. Treize mois enfermé dans une jarre en bronze, il y eût bel et bien péri, Arès, le dieu insatiable de guerre, si leur marâtre, la toute belle Eéribée, n'eût avisé Hermès. Quand celui-ci leur déroba Arès, il était à bout de forces: ses cruelles chaînes avaient eu raison de lui. -Héré a subi la sienne, le jour où le rude enfant d'Amphitryon la blessa au sein droit d'un trait à trois arêtes: une incurable douleur la saisit aussi ce jour-là. -Et le dieu monstrueux, Hadès, comme d'autres a subi la sienne, sous la forme d'un trait rapide, quand le même homme, le fils de Zeus qui tient l'égide, à Pylos, au milieu des morts, le vint frapper et livrer aux souffrances. Il s'en fut alors vers le palais de Zeus, sur le haut Olympe, le cœur en peine, tout transpercé par les douleurs: la flèche avait pénétré dans son épaule robuste, et elle inquiétait son cœur. Péon sur lui répandit des poudres calmantes, et il put le guérir, parce qu'il n'était pas né mortel. Le misérable ! le brutal ! que les méfaits n'effrayaient guère et qui pouvait, avec son arc, inquiéter les dieux, maîtres de l'Olympe. -Sur toi, c'est Athéné, la déesse aux yeux pers, qui a déchaîné l'homme que tu dis. Le pauvre sot ! il ne sait pas, ce beau fils de Tydée, il ne sait pas en son cœur qu'il ne vit pas longtemps, l'homme qui fait guerre aux dieux immortel
    s." (p.118-120)

    "Ce n'est pas à toi, ma fille, qu'ont été données les œuvres de guerre. Consacre-toi, pour ta part, aux douces œuvres d’hyménée." (Zeus, à Aphrodite, Chant V, p.121)

    "La blonde Déméter."

    "Phoebos Apollon, le dieu à l'épée d'or [...] le dieu à l'arc d'argent." (Chant V, p.123)

    "Athénée, cependant, fille de Zeus porte-égide, laisse couler sur le sol de son père la robe souple et brodée qu'elle a faite et ouvrée de ses mains. Puis, enfilant la tunique de Zeus, assembleur de nuées, elle revêt son armure pour le combat, source de pleurs. Autour de ses épaules, elle jette l'égide frangée, redoutable, où s'étalent en couronne Déroute, Querelle, Vaillance, Poursuite qui glace les coeurs, et la tête de Gorgô, l'effroyable monstre, terrible, affreuse, signe de Zeus porte-l'égide. Sur son front elle pose un casque à deux cimiers, à quatre bossettes, casque d'or, qui s'orne des fantassins de cent cités. Elle monte enfin sur le char de flamme et saisit sa pique -la lourde, longue et forte pique sous laquelle elle abat les rangs des héros contre qui va sa colère de fille du Tout-Puissant." (Chant V, p.129-130)

    "Zeus Père, n'es-tu donc pas indigné, quand tu vois toutes ces horreurs ? Sans cesse les dieux que nous sommes subissent les pires tourments, cela les uns par les autres, pour plaire aux mortels. Nous sommes tous révoltés contre toi ; tu as donné le jour à une folle exécrable, qui ne rêve que méfaits. Tous les autres dieux qui sont dans l'Olympe t'écoutent ; chacun de nous t'est soumis. Mais à elle tu n'adresses jamais mot ni geste de blâme ; tu lui lâches la bride, parce que tu lui as tout seul donné le jour, à cette fille destructrice, qui vient de déchaîner encore le fils de Tydée, le bouillant Diomède, en pleine fureur, contre les dieux immortels. Il a d'abord approché et blessé Cypris au poignet. Ensuite il s'est jeté sur moi, pareil à un dieu. Mes pieds rapides m'ont soustrait à lui ; sans quoi, je serais là encore à souffrir longtemps mille maux, au milieu d'horribles cadavres, où, vivant, je me fusse pâmé aux coups du bronze." (Arès, à son père Zeus, Chant V, p.133-134)

    "Ne viens pas, tête à l'évent, gémir ici à mes pieds. Tu m'es le plus odieux de tous les Immortels qui habitent l'Olympe. Ton plaisir toujours, c'est la querelle, la guerre, et les combats. Ah! tu as bien l'emportement intolérable, sans rémission, de ta mère, de cette Héré que j'ai tant de peine à dompter avec des mots. Aussi, je crois, si tu pâtis, que tu le dois à ses conseils. Je ne veux pas pourtant te laisser souffrir davantage: tu es né de moi, c'est pour moi que ta mère t'a mis au monde. Mais, si tu étais de quelque autre dieu, destructeur comme tu l'es, il y a longtemps que tu serais dans un séjour situé plus bas encore que celui des fils de Ciel." (Zeus, à son fils Arès, Chant V, p.134)

    "Ah! pauvre ami! ah! Ménélas! pourquoi tant d'égards pour ces hommes ? As-tu donc eu si fort à te louer des Troyens à ton foyer ? Non, qu'aucun d'eux n'échappe au gouffre de la mort, à nos bras, pas même le garçon au ventre de sa mère, pas même le fuyard ! Que tous ceux d'Ilion ensemble disparaissent, sans laisser de deuil ni de trace !" (Agamemnon, incitant Ménélas à exécuter ses prisonniers, Chant VI, p.136)

    "Zeus nous a fait un dur destin, afin que nous soyons plus tard chantés des hommes à venir." (Hélène, à Hector, Chant VI, p.145)

    "Hector, tu es pour moi tout ensemble, un père, une digne mère ; pour moi tu es un frère autant qu'un jeune époux. Allons ! cette fois, aie pitié ; demeure ici sur le rempart ; non, ne fais ni de ton fils un orphelin ni de ta femme une veuve." (Andromaque, à son époux Hector, Chant VI, p.147)

    "J'ai appris à être brave en tout temps et à combattre aux premiers rangs des Troyens, pour gagner une immense gloire à mon père et à moi-même. Sans doute, je le sais en mon âme et mon cœur: un jour viendra où elle périra, la sainte Ilion, et Priam, et le peuple de Priam à la bonne pique. Mais j'ai moins de souci de la douleur qui attend les Troyens, ou Hécube même, ou sire Priam, ou ceux de mes frères qui, nombreux et braves, pourront tomber dans la poussière sous les coups de nos ennemis, que de la tienne, alors qu'un Achéen à la cotte de bronze t'emmènera pleurante, t'enlevant le jour de la liberté." (Hector, à son épouse Andromaque, Chant VI, p.147)

    "Il n'a ni clan ni loi ni foyer, celui qui désire la guerre intestine, la guerre qui glace les cœurs." (Nestor, à l'assemblée des Achéens, p.185)

    "Pourquoi lui, le fils d'Atrée, a-t-il réuni, conduit une armée jusqu'ici ? N'est-ce point pour Hélène aux beaux cheveux ? Les Atrides sont-ils les seuls des mortels à aimer leurs femmes ? Tout homme de cœur et de sens aime la sienne et la protège. Et celle-là, je l'aimais, moi, du fond du cœur, toute captive qu'elle était. Il me l'a arrachée des mains -elle, ma part d'honneur- il m'a joué: qu'il ne cherche pas à tenter un homme qui le connaît trop ; aussi bien ne l'écouterais-je pas. Qu'il songe bien plutôt, avec toi, Ulysse, avec les autres rois, à écarter des nefs le feu dévorant." (Achille, à Hector, p.192)

    *
    "La féroce Perséphone." (Phénix, Chant IX, p.195)

    "Les Ilithyes, les déesses des enfantements douloureux, les filles d'Héré, qui font le travail si amer." (p.230)

    "Alors Idoménée a beau être un grison, tout en lançant ses ordres aux Danaens, il n'en charge pas moins lui-même les Troyens, et il fait parmi eux se lever la déroute. Il tue Othryonée qui est venu de Cabèse s'enfermer dans les murs de Troie. Il est arrivé, depuis peu, au bruit que faisait la guerre. Il venait demander une des filles de Priam, Cassandre, la première pour la beauté. Il n'apportait point de présents, mais en revanche il promettait un grand exploit: il chasserait les fils des Achéens de vive force loin de Troie. Le vieux Priam alors lui avait promis, garanti qu'il la lui donnerait. Il combattait donc, s'assurant en telle promesse. Mais Idoménée le vise déjà de sa javeline brillante. Et il touche le but, il atteint l'homme, qui fièrement s'avance. Sa cuirasse de bronze ne le protège pas de la javeline, qui se fiche en plein ventre." (pp.273-274)

    "De son sein [Aphrodite qui aime les sourires] détache alors le ruban brodé, aux dessins variés, où résident tous les charmes. Là sont tendresse, désir, entretien amoureux aux propos séducteurs qui trompent le cœur des plus sages." (p.292)

    "Il m'eût alors jeté du haut de l'éther et fait disparaître au fond de la mer, si Nuit ne m'eût sauvé, Nuit qui dompte les dieux aussi bien que les hommes. Dans ma fuite, j'avais été vers elle, et Zeus s'arrêta, malgré son courroux, craignant de déplaire à la Nuit rapide. […]
    Sommeil a grande-joie et lui dit en réponse:
    "Eh bien ! jure-moi donc par l'eau inviolable du Styx, en touchant d'une main le sol nourricier et, de l'autre, la mer étincelante -afin que les dieux d'en bas entourant Cronos nous servent de témoins- jure de me donner une des jeunes Grâces, Pasithée, qu'aussi bien je désire, et depuis toujours
    ." (p.306)

    "Nous sommes trois frères, issus de Cronos, enfantés par Rhéa: Zeus et moi, et, en troisième, Hadès, le monarque des morts. Le monde a été partagé en trois ; chacun a eu son apanage. J'ai obtenu pour moi, après tirage au sort, d'habiter la blanche mer à jamais ; Hadès a eu pour lot l'ombre brumuse, Zus le vaste ciel, en plein éther, en pleins nuages. La terre pour nous trois est un bien commun, ainsi que le haut Olympe. Je n'entends pas dès lors vivre au gré de Zeus. Il a beau être for: qu'il demeure tranquille dans son lot, le troisième ; et qu'à aucun prix il ne cherche à m'effrayer avec ses bras, comme si j'étais un vilain." (Poséidon, XV, p.308)

    "Sire Apollon Préservateur à son tour lui répond:
    "N'aie plus peur maintenant: puissant est l'allié que le fils de Cronos dépêche de l'Ida pour t'assister et te défendre. C'est Phoebos Apollon, le dieu à l'épée d'or, c'est moi, qui depuis longtemps te protège, toi et ta haute cité. Allons ! va stimuler de nombreux meneurs de chars, et que, près des nefs creuses, ils poussent leurs chevaux rapides. Je vais, sur leur passage, aplanir d'un bout à l'autre le chemin à leurs coursiers, puis je ferai tourner le dos à tous les héros achéens."
    Il dit et au pasteur d'hommes il insuffle une grande fougue." (p.310)

    "Phoebos vient à toi, à travers la mêlée brutale. Il vient, terrible -et Patrocle ne le voit pas venir à travers le tumulte, car Apollon marche vers lui, couvert d'une épaisse vapeur. Il s'arrête derrière Patrocle ; il lui frappe le dos, les larges épaules, du plat de la main. Les yeux aussitôt lui chavirent. Phoebos Apollon fait choir alors son casque de sa tête." (p.347)

    "Ah ! si chez les Troyens il y avait en ce moment cette ardeur intrépide qui pénètre les hommes, quand c'est pour leur patrie qu'ils peinent et qu'ils luttent avec des ennemis." (p.355)

    "Tout est arrivé, grâce à Zeus, ainsi que tu le voulais, quand tu demandais, mains tendues au ciel, que tous les fils des Achéens, en se repliant près des poupes, sentissent le besoin de toi et souffrissent un sort outrageux." (Thétis, à Achille, p.375)

    "On soutient mal la vue de dieux qui se montrent en pleine lumière." (Héra, p.408)

    "Il dit, et [Arès] frappe l'égide frangée, redoutable, dont ne triomphe pas la foudre même de Zeus. C'est là qu'Arès meurtrier touche Athénée avec sa longue pique. Athéné recule et, de sa forte main, saisit une pierre, qui se trouve là dans la plaine, noire, rugueuse, énorme, que les gens d'autrefois ont un jour placée là pour borner quelque champ. Elle en frappe l'ardent Arès au cou et lui rompt les membres. Il tombe et, sur le sol, il couvre sept arpents. Ses cheveux sont souillés de poussière ; ses armes vibrent sur lui. Pallas Athéné éclate de rire, et, triomphante, elle lui dit ces mots ailés:
    "Pauvre sot ! tu n'as donc pas compris encore à quel point je puis me flatter d'être plus forte que toi, pour que tu ailles de la sorte mesurer ta fureur à la mienne ? Tu vas ainsi payer ta dette aux Erinyes de ta mère, qui t'en veut et médite ton malheur, parce que tu as abandonné les Achéens et que maintenant tu portes secours et ces Troyens arrogants".
    Elle dit et détourne ses yeux éclatants. Lors la fille de Zeus, Aphrodite, vient prendre Arès par la main et cherche à l'emmener. Il gémit sans arrêt ; il a peine à rassembler son courage. Mais Héré aux bras blancs a vu Aphrodite. Brusquement, à Athéné, elle adresse ces mots ailés:
    "Gare ! fille de Zeus qui tient l'égide, Infatigable ! voici encore la mouche à chien qui veut emmener Arès, ce fléau des hommes, hors du combat cruel à travers la mêlée. Cours à sa poursuite."
    Elle dit ; Athéné s'élance derrière elle, le cœur plein de joie ; elle attaque, en frappant en pleine poitrine, de sa forte main. Aphrodite ne va pas plus loin: elle a les genoux et le cœur rompus." (p.432-433)

    "Mais la digne épouse de Zeus, irritée, prend à parti la Sagittaire avec ces mots injurieux:
    "Quoi ! tu as donc envie aujourd'hui, chienne effrontée, de me tenir tête ! Je te ferai voir, moi, ce qu'il en coûte de vouloir mesurer ta fureur à la mienne, en dépit de l'arc que tu portes -parce que Zeus a fait de toi une lionne pour les femmes et t'a permis de tuer celle qu'il te plaît ! Ne ferais-tu pas mieux d'aller massacrer les bêtes des montagnes et les biches sauvages, que d'entrer en guerre ouverte avec qui est plus fort que toi ? Pourtant si tu veux t'instruire au combat, eh bien ! tu vas savoir combien je vaux plus que toi, alors que tu prétends mesurer ta fureur à la mienne."
    Elle dit, et, de sa main gauche, elle lui prend les deux mains au poignet, de sa droite, elle lui enlève l'arc des épaules ; puis, de cet arc, en souriant, elle la frappe au visage, près des oreilles, tandis que l'autre tourne la tête à chaque coup et que les flèches rapides se répandent sur le sol. La déesse baisse la tête en pleurant et s'enfuit." (pp.434-435)

    "Un je ne sais quoi vit encore chez Hadès, une âme, une ombre, mais où n'habite plus l'esprit." (p.458)

    "Achille a, comme lui, quitté toute pitié, et il ignore le respect. Chacun est exposé à perdre un être cher, plus proche qu'un ami, un frère sorti du même sein, un fils: la part une fois faite aux pleurs et aux sanglots, il s'en tient là ; les Parques ont fait aux hommes un cœur apte à pâtir. Mais, à celui-là, il ne suffit pas d'avoir pris la vie du divin Hector ; il l'arrache à son char, il le traîne tout autour du tombeau de son ami. Ce n'est là un beau ni un bon parti: qu'il prenne garde, pour vaillant qu'il soit ; nous pourrions bien nous fâcher contre lui, s'il va dans sa colère jusques à outrager une argile insensible."
    Mais Héré aux bras blancs s'indigne et lui répond:
    "Voilà bien encore une idée de toi, dieu à l'arc d'argent ! Vous iriez maintenant accorder même honneur à Achille et Hector ! Hector n'est qu'un mortel: il a tété un sein de femme ; Achille, lui, est fils d'une déesse, que j'ai nourrie, choyée, puis donnée pour épouse à un homme, à Pélée, Pélée entre tous au cœur des Immortels. Et vous assistiez, tous, dieux, à son mariage ; et toi-même, au milieu des autres, tu prenais part au banquet, cithare en main, toi, l'ami des bandits, toi, l'éternel félon !" (pp.482-483)

    "Et, tandis qu'Aurore en robe de safran s'épand sur toute la terre, ils dirigent leurs chevaux vers la ville, en gémissant, en sanglotant ; les mules, elles portent le corps. Nul, nulle femme à la belle ceinture alors que ne les reconnaît -sauf une, Cassandre, pareille à l'Aphrodite d'or. Elle est montée à l'acropole ; elle aperçoit son père, debout sur son char, et le héraut, le bon crieur de la cité, et Hector, étendu sur le lit que portent les mules. Elle gémit et clame par toute la ville:
    "Venez, Troyens, Troyennes, venez voir Hector. Venez, si vous avez jamais été joyeux de le voir rentrer vivant du combat, lui qui fut la grande joie de sa cité, de tout son peuple." (p.500)
    -Homère, Iliade, Gallimard, coll. folio classique, 1975, 503 pages.



    _________________
    « La question n’est pas de constater que les gens vivent plus ou moins pauvrement, mais toujours d’une manière qui leur échappe. » -Guy Debord, Critique de la séparation (1961).

    « Rien de grand ne s’est jamais accompli dans le monde sans passion. » -Hegel, La Raison dans l'Histoire.

    « Mais parfois le plus clair regard aime aussi l’ombre. » -Friedrich Hölderlin, "Pain et Vin".


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