https://www.cairn.info/revue-d-economie-politique-2013-1-page-51.htm
"C’est à une minorité de grands négociants, d’industriels, de porteurs de titres des grandes sociétés coloniales ou métropolitaines engagées dans la mise en valeur que bénéficie l’exploitation coloniale. [...] Deux cents de ces sociétés représentent 197 millions de francs en 1914, et le total des exportations de capitaux s’élèverait à environ 7 milliards de francs, si bien que sur le plan spécifique des flux financiers, l’empire constitue la troisième destination dans la répartition des avoirs extérieurs en 1914 mais l’État y apparaît comme l’investisseur privilégié, garantissant la sécurité des investissements privés."
"La plupart des libéraux à l’instar de Bastiat, de Garnier, de Molinari ou de Rossi développent avec nuance toutefois, des arguments, contre la colonisation et en particulier contre la colonisation de l’Algérie [...] Au cours de la période suivante 1870-1914, période qui marque l’apothéose de l’empire colonial français, le mouvement libéral ne semble pas vouloir modifier sa position dominante qui est celle de l’anticolonialisme."
"Les économistes libéraux, héritiers de la pensée de Say, pourfendeurs des idées socialistes et protectionnistes, méfiants à l’égard de toute atteinte à la liberté individuelle et à l’intérêt individuel, ont argumenté dans le sens d’un véritable anti-colonialisme, reprenant les idées déjà développées par leurs prédécesseurs [...] au sein de la Société d’Économie Politique, et dans les colonnes du Journal des Économistes, ou bien à l’Académie des sciences morales et politiques. Parmi eux, citons notamment Yves Guyot."
"Les libéraux sont défavorables à la colonisation parce qu’ils considèrent que le commerce international libre de toute entrave est une meilleure réponse aux problèmes de débouchés que le commerce protégé. Le commerce colonial infléchit artificiellement le cours des échanges en valorisant certaines activités et certains secteurs au détriment d’autres potentiellement rentables. Cette argumentation est largement reprise de l’analyse classique que ce soit celle de Say ou celle de Smith."
-Alain Clément, « L'analyse économique de la question coloniale en France (1870-1914) », Revue d'économie politique, 2013/1 (Vol. 123), p. 51-82.
"C’est à une minorité de grands négociants, d’industriels, de porteurs de titres des grandes sociétés coloniales ou métropolitaines engagées dans la mise en valeur que bénéficie l’exploitation coloniale. [...] Deux cents de ces sociétés représentent 197 millions de francs en 1914, et le total des exportations de capitaux s’élèverait à environ 7 milliards de francs, si bien que sur le plan spécifique des flux financiers, l’empire constitue la troisième destination dans la répartition des avoirs extérieurs en 1914 mais l’État y apparaît comme l’investisseur privilégié, garantissant la sécurité des investissements privés."
"La plupart des libéraux à l’instar de Bastiat, de Garnier, de Molinari ou de Rossi développent avec nuance toutefois, des arguments, contre la colonisation et en particulier contre la colonisation de l’Algérie [...] Au cours de la période suivante 1870-1914, période qui marque l’apothéose de l’empire colonial français, le mouvement libéral ne semble pas vouloir modifier sa position dominante qui est celle de l’anticolonialisme."
"Les économistes libéraux, héritiers de la pensée de Say, pourfendeurs des idées socialistes et protectionnistes, méfiants à l’égard de toute atteinte à la liberté individuelle et à l’intérêt individuel, ont argumenté dans le sens d’un véritable anti-colonialisme, reprenant les idées déjà développées par leurs prédécesseurs [...] au sein de la Société d’Économie Politique, et dans les colonnes du Journal des Économistes, ou bien à l’Académie des sciences morales et politiques. Parmi eux, citons notamment Yves Guyot."
"Les libéraux sont défavorables à la colonisation parce qu’ils considèrent que le commerce international libre de toute entrave est une meilleure réponse aux problèmes de débouchés que le commerce protégé. Le commerce colonial infléchit artificiellement le cours des échanges en valorisant certaines activités et certains secteurs au détriment d’autres potentiellement rentables. Cette argumentation est largement reprise de l’analyse classique que ce soit celle de Say ou celle de Smith."
-Alain Clément, « L'analyse économique de la question coloniale en France (1870-1914) », Revue d'économie politique, 2013/1 (Vol. 123), p. 51-82.