https://uniweb.uottawa.ca/#!uottawa/members/878
http://www.revueargument.ca/article/2007-03-01/381-entre-la-moderation-et-la-demesure-leo-strauss-les-straussiens-la-philosophie-et-la-guerre.html#_ftn3
http://www.revueargument.ca/article/1969-12-31/519-nos-pluralistes.html
"Que la gauche et l’extrême-gauche s’en tiennent à la critique de la société libérale plutôt qu’à l’édification d’un projet socialiste n’a en soi rien de scandaleux ou de répréhensible. Au contraire même : du fait même de la force du démocratisme libéral dans notre société, de la place qu’il prend, on conçoit fort bien une gauche et une extrême-gauche qui se donneraient comme tâche, au moins dans l’immédiat et étant donné l’ère dans laquelle nous nous trouvons, de formuler une critique forte de l’univers libéral, du « type humain » qu’il suppose, etc. Or dans une très grande partie de la gauche et de l’extrême-gauche non seulement ce n’est pas de cela dont il est question, c’est même exactement du contraire : on se donne des airs très transgressifs et très subversifs à bon marché en surenchérissant sur le projet libéral. Les pluralistes s’en prennent au vieux « nous » canadien-français; les gauchistes, eux, en remettent : le vieux monde, ce n’est pas seulement l’ethnie, il faut ratisser bien plus large, il est partout où se révèlent l’ombre de la tradition, de l’institution ou de la norme, qui riment avec l’autorité, avec l’asymétrie – donc, concluent ces Tartuffes de la pensée, avec la domination. Au final, on aboutit ainsi à cette monumentale sottise naturaliste : moins il y a d’institution, de normativité, de Loi, d’ancrage culturel-symbolique, et plus les sujets sont libres, émancipés. C’est exactement le raisonnement du libéralisme le plus dogmatique qui se puisse concevoir: l’homme véritable, ce n’est pas celui qui est inscrit dans une culture, dans un dispositif significatif-normatif qui l’institue comme ce type humain et pas cet autre, c’est l’homme à l’état de nature. L’anti-traditionalisme, l’anti-institutionnalisme et l’anti-normativisme radicaux et de principe de nos gauchistes sans repère n’est pas une critique de ce libéralisme : il en représente bien plutôt l’aile la plus radicale et la plus agressive."
https://trahir.wordpress.com/category/gilles-labelle/
"Les intentions comptent peu ; ce qui [...] importe sont les effets qu’elles engendrent."
-Gilles Labelle, dialogue avec Dalie Giroux, 31 janvier 2010.
http://www.revueargument.ca/article/2007-03-01/381-entre-la-moderation-et-la-demesure-leo-strauss-les-straussiens-la-philosophie-et-la-guerre.html#_ftn3
http://www.revueargument.ca/article/1969-12-31/519-nos-pluralistes.html
"Que la gauche et l’extrême-gauche s’en tiennent à la critique de la société libérale plutôt qu’à l’édification d’un projet socialiste n’a en soi rien de scandaleux ou de répréhensible. Au contraire même : du fait même de la force du démocratisme libéral dans notre société, de la place qu’il prend, on conçoit fort bien une gauche et une extrême-gauche qui se donneraient comme tâche, au moins dans l’immédiat et étant donné l’ère dans laquelle nous nous trouvons, de formuler une critique forte de l’univers libéral, du « type humain » qu’il suppose, etc. Or dans une très grande partie de la gauche et de l’extrême-gauche non seulement ce n’est pas de cela dont il est question, c’est même exactement du contraire : on se donne des airs très transgressifs et très subversifs à bon marché en surenchérissant sur le projet libéral. Les pluralistes s’en prennent au vieux « nous » canadien-français; les gauchistes, eux, en remettent : le vieux monde, ce n’est pas seulement l’ethnie, il faut ratisser bien plus large, il est partout où se révèlent l’ombre de la tradition, de l’institution ou de la norme, qui riment avec l’autorité, avec l’asymétrie – donc, concluent ces Tartuffes de la pensée, avec la domination. Au final, on aboutit ainsi à cette monumentale sottise naturaliste : moins il y a d’institution, de normativité, de Loi, d’ancrage culturel-symbolique, et plus les sujets sont libres, émancipés. C’est exactement le raisonnement du libéralisme le plus dogmatique qui se puisse concevoir: l’homme véritable, ce n’est pas celui qui est inscrit dans une culture, dans un dispositif significatif-normatif qui l’institue comme ce type humain et pas cet autre, c’est l’homme à l’état de nature. L’anti-traditionalisme, l’anti-institutionnalisme et l’anti-normativisme radicaux et de principe de nos gauchistes sans repère n’est pas une critique de ce libéralisme : il en représente bien plutôt l’aile la plus radicale et la plus agressive."
https://trahir.wordpress.com/category/gilles-labelle/
"Les intentions comptent peu ; ce qui [...] importe sont les effets qu’elles engendrent."
-Gilles Labelle, dialogue avec Dalie Giroux, 31 janvier 2010.