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    Michèle Laforest, Clovis. Un Roi de légende

    Johnathan R. Razorback
    Johnathan R. Razorback
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    Michèle Laforest, Clovis. Un Roi de légende Empty Michèle Laforest, Clovis. Un Roi de légende

    Message par Johnathan R. Razorback Mar 6 Juin - 14:21

    "L'histoire commence au Ve siècle dans un petit royaume du nord des Gaules, bordé à l'ouest par la Manche et la mer du Nord, à l'est par les rivières de la Meuse et de l'Escaut et au sud par la Somme. La capitale de ce royaume est Tournai, belle ville s'il en est, et son roi s'appelle Childéric (avec un d) et sa reine Basine." (p.13)

    "La grande majorité de la population est et reste gallo-romaine. Elle a survécu aux invasions. Les historiens parleront d'indigènes par opposition aux Barbares envahisseurs ou bien, comme ils sont christianisés depuis un bon siècle et demi et de culture latine, on les appelle aussi chrétiens ou Romains (les noms sont parfois synonymes), ou bien encore, avec quelque fierté de terroir, Gaulois.
    C'est donc, comme on peut le voir, un pays plein de tumulte et de confusion
    ." (p.14-15)

    "En l'an 466, le roi Childéric et la reine Basine viennent d'avoir un fils. Un fils ! Pour tous les Francs du petit royaume, où les filles comptent pour rien dans la succession, c'est un événement considérable.
    Il est prénommé Clovis en l'honneur du grand-père Clodion, grand roi s'il en fut.
    En réalité, il ne s'appelle pas encore Clovis, nom bien trop simple pour un Barbare, mais Chlodoweig, que l'on romanisera Chlodovecus et qui signifie, dit-on, "Célèbre Combat", non en effet prédestiné. A l'époque carolingienne, il deviendra Hlodovecus, puis, comme nous l'explique de Marolles, distingué historien du Grand Siècle, l'aspiration de ce h étant "trop rude pour notre usage", on le simplifiera en Looïs ou Loeïs. C'est au XVII siècle que l'on arrive au compromis Clovis, nouvelle forme ni tout à fait germanique, ni tout à fait latine, de Louis
    ." (p.17)

    "Les Francs ont été vaincus près de Cologne par Aurélien, alors tribun de la VIe légion Gallicana, en 240, et auraient participé à son triomphe à Rome, exhibés en compagnie de Sarmates, Suèves et autres Vandales.
    Ainsi, à cette époque, avaient commencé les invasions, qui allaient se succéder et se déchaîner sur les Gaules.
    La Paix romaine avait duré plus de deux siècles. Puis dès le IIIe siècle, par vagues répétées, les Barbares ont envahi les Gaules. Il ne s'agit pas d'une nation partant vers l'ouest à la recherche d'un abri ou de terres meilleures. Ce sont des peuples variés, tous d'origine germanique, mais généralement hostiles les uns aux autres et chez qui n'existe d'autre cohésion que celle du clan prêt à se jeter sur le clan voisin.
    Depuis l'époque où Tacite les décrivait, on ne constate guère chez ces Barbares de progrès notable, mais plutôt une lente dégradation. Sans cesse en état de guerre civile, des ethnies entières, affaiblies ou massacrées, finissent par disparaître avec leur nom. Ce sont moins des peuples jeunes que des bandes guerrières qui peu à peu ont perdu leurs racines, leur attachement à une terre, et même leurs croyances et leurs rites.
    L'idée du bon barbare à la Rousseau, venant apporter du sang neuf à un peuple dépravé par les vices de Rome, est une sinistre farce.
    Un Salvien, puritain avant l'heure, qui ne voyait autour de lui que pécheurs ou femmes impudiques, tenté de justifier l'irrésistible invasion des Barbares par la punition de Dieu
    ." (p.25-26)

    "C'était la fin du monde gallo-romain, d'un monde de prospérité, de paix, de dignité et de culture.
    Avec l'installation des royaumes barbares dans ces Gaules morcelées, la civilisation recula de plusieurs siècles. Considérant le niveau économique et culturel auquel ce pays avait accédé et ce qu'il serait devenu s'il n'avait abandonné à la barbarie, on peut se demander s'il s'en est jamais remis
    ." (p.29)
    -Michèle Laforest, Clovis. Un Roi de légende, Éditions Albin Michel, 1996, 238 pages.


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