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    Gilbert Hottois, Simondon et la philosophie de la "culture technique" + Evaluer la technique: aspects éthiques de la philosophie de la technique

    Johnathan R. Razorback
    Johnathan R. Razorback
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    Gilbert Hottois, Simondon et la philosophie de la "culture technique" + Evaluer la technique: aspects éthiques de la philosophie de la technique Empty Gilbert Hottois, Simondon et la philosophie de la "culture technique" + Evaluer la technique: aspects éthiques de la philosophie de la technique

    Message par Johnathan R. Razorback Lun 12 Fév - 20:42

    https://monoskop.org/images/7/72/Hottois_Gilbert_Simondon_et_la_philosophie_de_la_culture_technique.pdf

    "La notion d'individuation constitue le fil conducteur de la pensée simondonienne, de la philosophie de la nature à la philosophie de l'homme en passant par la philosophie de la technique où elle a probablement cristallisé d'abord, à l'occasion de l'effort consenti pour penser le mode d'existence des objets techniques, leur reconnaissant une individualité propre et un devenir.

    Toutes les autres notions régulièrement utilisées par G. Simondon -telles que: potentiel, transductif, virtuel, allagmatique, métastable, informa­tion, phase, ontogenèse, hylémorphisme, etc.- renvoient à l'individuation
    ." (p.34)

    "Sous le le nom d'hylémorphisme est désignée la doctrine d'origine aristotélicienne selon laquelle tout être est un composé de matière (hylè) et de forme (morphè). Celle-ci est parfaitement définie et immuable: tout être (individu, substance) est le produit de l'impression d'une telle forme dans la matière.

    Simondon généralise l'hylémorphisme comme typique de la  pensée métaphysique, logique, classique. Il en fait en quelque sorte le paradigme à contester
    et à dissoudre
    ." (note 1 p.34)

    "La critique de l'hylémorphisme constitue le fond-repoussoir de la pensée simondonienne de l'individuation en devenir. Elle est partout latente, souvent répétée dans des contextes divers, de l'ontologie à l'éthique et au politique. Elle constitue, d'une certaine façon, la déconstruction simondonienne de la métaphysique dualiste qui, comme telle ou sous la forme de l'un ou l'autre monisme réducteur, court tout au long de l'histoire de la philosophie occidentale, au moins depuis Platon.

    L'erreur de l'hylémorphisme serait de nier la réalité du devenir en pensant le réel à partir de l'individu constitué, assimilé à une essence ou à une substance immuable, sans véritable genèse ni authentique avenir.

    L'hylémorphisme explique l'individu par la synthèse d'une forme -parfai­tement identifiée et définie a priori- et d'une matière -totalement amorphe et inerte en soi. Essence idéale radicalement séparée de la matière (Platon) ou entéléchie active dans la matière (Aristote) (IPC, p.39-41), la forme n'a d'autre destin bio-physique, temporel, que de s'incarner, avec un succès variable, dans la matière. La relation entre forme et matière est pensée en extériorité,
    sans considération pour sa réalité qui est active et déterminante. D'où les problèmes bien connus du dualisme, incapable de penser ensemble ce qu'il a d'abord séparé et tronqué
    ." (p.34-35)

    "C'est dans le réseau que se révèle l'essence de la technicité." (p.59)

    "Si longtemps qu'elle est dissociée d'une pensée proprement scientifique, la technique tend à ignorer son universalité (liée au fait qu'elle est solidaire de l'exploitation des lois de la nature qui sont universelles) et à demeurer entièrement locale, particulière à telle communauté. Tout se passe alors, comme si son opérativité même, son efficacité, étaient subordonnées à un environnement symbolique (magie, rituel...) déterminé et ésotérique (réservé à quelques-uns) dont la technique pré-scientifique se trouve surchargée, au détriment de son évolution et extension purement techniques dans le sens d'une fonctionnalité et d'une intégration plus parfaites." (p.61)

    "La vie psychique, dont des manifestations majeur sont l'affectivité et l'émotion, ne sera réellement individuante que si elle est vécue transindividuelement, c'est-à-dire selon les relations à autrui et à la collectivité. C'est par le collectif que l'individu humain peut et doit pour suivre son individuation." (p.81)

    "La philosophie simondonienne de l'individuation n'est pas une philosophie de l'individu, encore moins de l'individualisme." (p.82)

    "La technique est du côté de la vie parce qu'elle est devenir, siège d'individuations autonomes et moteur d'individuation pour l'humanité." (p.97)
    -Gilbert Hottois, Simondon et la philosophie de la "culture technique", De Boeck-Wesmael, 1993, 140 pages.

    https://books.google.fr/books?id=fyi80FBx-j0C&pg=PA53&lpg=PA53&dq=l%27%C3%A9thique+comme+technique&source=bl&ots=tP1g6pMkKx&sig=CzOFGPfSOTN-7sivlHbibhI69ao&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwjcv6GAnqHZAhVK6RQKHT-FALU4ChDoAQgzMAI#v=onepage&q=l'%C3%A9thique%20comme%20technique&f=false

    "Pour Simondon, être éthique c'est pouvoir activement « défaire des liens — des symboles, des normes — qui ne permettent plus de poursuivre l'individuation en cours, tout en nouant des liens neufs — en créant des symbolisations nouvelles » (p. 87). Ce qui « s'individue » en phase anthropologique c'est le psychique qui s'ouvre sur le transindividuel,
    l'intersubjectif
    ." -D. Rondeau, (1994). Compte rendu de Gilbert HOTTOIS, Simondon et la philosophie de la «culture technique»]. Laval théologique et philosophique, 50(1),
    237–240. https://doi.org/10.7202/400830ar, p.239.




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