https://www.babelio.com/auteur/Basile-Zenkovsky/52318
" [Chapitre 5 : Les cercles hégéliens.
"Vers les années 30 et 40, soit à l'époque des slavophiles une série de penseurs, se plaçant en en dehors de l'idéologie ecclésiastique, cherchent à a ermu umanisrne
esthéti ue oûr en fa1re lê fondement de toute une conc l>·
jQ!!_ du monde. e ~man1sme ressusc1t , si l'on veut,
acquiert une vertu nouvelle et vivace en tant que le pr~ii'-
cipe fondamental du sécularisme. Là est sa force motric
cl l'attrait qu'il présente poui les penseurs d'orientation
laïque qui séparent délibérément le domaine religieux <le
la pensée philo ophique. Chez de nombreux représentants
de cette tendance nous trouvons un sentiment reli ie x
authentique que certains conservent toute leur vie, n
que cela les empêche de s'inspirer des principes de l' << autonomie » philosophique et de développer leurs idées d
l'esprit laïque. Ce n'est pas par hasard que presque tou
ces << séculari les » sont en même temps des occ}dentg..[istes,
c'est-à-dire qu'ils se rallient 'Ouvertement à la culture laïque
occidentale et s'efforcent de relier le cours de la pensée
russe aux problèmes de l'Occident. Un autre caractère de
cette tendance est le radicalisme politique et social qlli
vivifie t approfondit d'une nouvelle manière « l'inquiétude théurgique», le sentiment de la responsabilité historique r.t la recherche des moyens pour participer activement à l'histoire." (pp.266-267)
"Une série
d'esprits indéniablement doués (Bakounine, Herzen, Tcher-.
ny lïevslfi, puis Mikhaïlovski) consacrent leurs inspirations non pas à la philosophie, mais au journalisme philosophique (bien représenté aussi en Eur p occidentale).
Nous verrons que cet état de choses dépendait dans une
certaine mesure de questions de principe, en particulier de
l'idée que le travail de la pensée doit passer directement à
l'action historique concrète. Ce phénomène n'est pas fortuit
dans notre philosophie. C'est. une nouvelle représentation
du thème de l'inU!Jrilé, que nou c nn i son déjà. Mên1
ceux qui passenl du Lran ' C ndanlalisn au p ilivi ·m
restent- en substance des se1ni-positivistes, car ils introduisent dans leur conception des éléments idéaHstes qu'il était
impossible de déduire de la thèse matérialiste et qu'ils ne
font que juxtaposer, parfois -ouvertement, à leur positivisme.
Les pensées all nutnde ou française influ nt évid mn nt
ur l'évoluli n cl< l'oc·ci,l nlnl'1:m1' L clu r•uli ·nlism, , ci 1
t poliliqu , niai~ ('Il' ' ·l ù mil ~ ·l unHi par l'hmnanis1ne esthétique. La grande idée du sécularisme, poussant
à onstruire un système «indépendant», c'est la foi dans
la «justice» et la « beauté », sous une forme quelque peu
différente de la Schone Seele; mais la tendance reste quand
1nême schillérienne. Schelling et Hegel l'inspirent tous d ux
dans le cadre des théories schillériennes (d n1 "1nc qu'eux
aussi avaient commencé par s'inspirer de Schiller)." (pp.267)
"
(pp.268-272)
-Basile Zenkovsky, Histoire de la philosophie russe, Paris, NRF, 1953, tome II, 522 pages.
" [Chapitre 5 : Les cercles hégéliens.
"Vers les années 30 et 40, soit à l'époque des slavophiles une série de penseurs, se plaçant en en dehors de l'idéologie ecclésiastique, cherchent à a ermu umanisrne
esthéti ue oûr en fa1re lê fondement de toute une conc l>·
jQ!!_ du monde. e ~man1sme ressusc1t , si l'on veut,
acquiert une vertu nouvelle et vivace en tant que le pr~ii'-
cipe fondamental du sécularisme. Là est sa force motric
cl l'attrait qu'il présente poui les penseurs d'orientation
laïque qui séparent délibérément le domaine religieux <le
la pensée philo ophique. Chez de nombreux représentants
de cette tendance nous trouvons un sentiment reli ie x
authentique que certains conservent toute leur vie, n
que cela les empêche de s'inspirer des principes de l' << autonomie » philosophique et de développer leurs idées d
l'esprit laïque. Ce n'est pas par hasard que presque tou
ces << séculari les » sont en même temps des occ}dentg..[istes,
c'est-à-dire qu'ils se rallient 'Ouvertement à la culture laïque
occidentale et s'efforcent de relier le cours de la pensée
russe aux problèmes de l'Occident. Un autre caractère de
cette tendance est le radicalisme politique et social qlli
vivifie t approfondit d'une nouvelle manière « l'inquiétude théurgique», le sentiment de la responsabilité historique r.t la recherche des moyens pour participer activement à l'histoire." (pp.266-267)
"Une série
d'esprits indéniablement doués (Bakounine, Herzen, Tcher-.
ny lïevslfi, puis Mikhaïlovski) consacrent leurs inspirations non pas à la philosophie, mais au journalisme philosophique (bien représenté aussi en Eur p occidentale).
Nous verrons que cet état de choses dépendait dans une
certaine mesure de questions de principe, en particulier de
l'idée que le travail de la pensée doit passer directement à
l'action historique concrète. Ce phénomène n'est pas fortuit
dans notre philosophie. C'est. une nouvelle représentation
du thème de l'inU!Jrilé, que nou c nn i son déjà. Mên1
ceux qui passenl du Lran ' C ndanlalisn au p ilivi ·m
restent- en substance des se1ni-positivistes, car ils introduisent dans leur conception des éléments idéaHstes qu'il était
impossible de déduire de la thèse matérialiste et qu'ils ne
font que juxtaposer, parfois -ouvertement, à leur positivisme.
Les pensées all nutnde ou française influ nt évid mn nt
ur l'évoluli n cl< l'oc·ci,l nlnl'1:m1' L clu r•uli ·nlism, , ci 1
t poliliqu , niai~ ('Il' ' ·l ù mil ~ ·l unHi par l'hmnanis1ne esthétique. La grande idée du sécularisme, poussant
à onstruire un système «indépendant», c'est la foi dans
la «justice» et la « beauté », sous une forme quelque peu
différente de la Schone Seele; mais la tendance reste quand
1nême schillérienne. Schelling et Hegel l'inspirent tous d ux
dans le cadre des théories schillériennes (d n1 "1nc qu'eux
aussi avaient commencé par s'inspirer de Schiller)." (pp.267)
"
(pp.268-272)
-Basile Zenkovsky, Histoire de la philosophie russe, Paris, NRF, 1953, tome II, 522 pages.